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Le dur combat de Stéphane Gatignon: l’épopée d’un maire désabusé.

Après 7 jours de lutte, Stéphane Gatignon a annoncé qu’il cessait sa grève de la faim, mais pour lui le combat continue.

Retour sur la semaine détonante et étonnante de ce maire courageux mais détrompé.

Vendredi 9 novembre Stéphane Gatignon maire de Sevran en Seine-Saint-Denis plantait sa tente place Édouard Herriot en face du Palais Bourbon et débutait sa grève de la faim. Un acte qualifié « de désespoir » par son ami député vert Christophe Cavard, pour alerter le gouvernement sur l’état critique des villes les plus pauvres en France, demandant pour cela une aide de 5 millions d’euros à débloquer en urgence.

S’insurgeant depuis une dizaine d’années sur l’état misérable des communes les plus pauvres de France à commencer par Sevran, M. Gatignon était déterminé à prendre en main leur destin. Misère sociale, chômage, trafics de drogue : la crise est plus que présente dans les banlieues. Les budgets se resserrent et les projets ralentissent, et le dialogue entre collectivités locales et le gouvernement semblait même fragile.

Chaque jour, plusieurs députés et élus sont venus soutenir le maire de Sevran dans sa démarche malgré leurs inquiétudes à propos de l’état de santé de ce dernier. « C’est un acte fort » soutient le député Christophe Cavard (EELV), « je le comprends » poursuit-il, «  je suis très ami mais très inquiet ». D’après ses dires, « il y a au sein de la majorité et notamment au sein du parti socialiste plusieurs visions (…) mais beaucoup comprennent la situation de gestion dans laquelle il est, puis d’autres peut-être ont du mal à accepter la forme, le geste ». En effet, le ministre délégué François Lamy avait dénoncé sa méthode en début de semaine qualifiée comme n’étant « pas la bonne ».

Mardi 13 novembre, après quatre nuits passées sous la tente à espérer obtenir une aide du gouvernement et nombre de conférences de presse, l’information est tombée : le gouvernement augmentera la DUS de 50%, et Stéphane Gatignon obtiendra « à peu près un million trois cent cinquante mille euros » pour Sevran.

« C’est du mépris », assure-t-il. En effet, le maire espérait une mesure plus exceptionnelle encore comme celle qui fut accordée aux « pigeons » quelques semaines plus tôt.

À la question du véritable intérêt que porte le Premier Ministre à son action, Stéphane Gatignon pense « qu’il ne se rend pas compte ». Il poursuit d’ailleurs en l’invitant à venir expliquer la situation aux habitants de Sevran, à « assumer sa décision ».

Néanmoins, tout cela était sans compter le coup de théâtre médiatique que provoqua la conférence de presse du Président François Hollande le soir même qui fit part de sa considération pour le problème des banlieues et l’annonce par Matignon de la hausse de la Dotation de Solidarité Urbaine de 120 millions d’euros. En effet, le maire de Sevran à décidé hier de mettre un terme à sa grève de la faim, satisfait de la projection de mesures sérieusement envisagées par le gouvernement.

Loin d’avoir encore gagné la bataille, Stéphane Gatignon remporte cependant une victoire médiatique. Grâce lui lumière est faite sur le problème du développement des banlieues mais également du manque de dialogue politique entre les collectivités locales et l’Etat, ainsi que  sur l’inégalité flagrante qui règne en France et que la gauche au pouvoir entend combattre.


Clara Losi et Victoire Chevreul

 

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