Boko Haram n’aura pas réussi à empêcher les élections présidentielles au Nigeria. Son chef avait annoncé « Ces scrutins n’auront pas lieu, même si nous nous faisons tuer. Allah ne vous le permettra jamais. » A priori Allah en a décidé autrement.
Ce week-end du 28 mars, les Nigérians se sont rendus aux urnes. Les résultats de 19 États sur 36 ont été communiqués. Dans la puissance économique africaine, la religion influe beaucoup sur le vote. C’est un pays majoritairement chrétien au Sud et musulman au Nord. Le président actuel, Goodluck Jonathan est chrétien et une grande partie des scrutins du Sud n’ont pas encore été dévoilés, il est donc trop tôt pour savoir qui sera élu.
Pour l’heure, Muhammadu Buhari, membre de l’opposition et de la coalition du congrès progressiste (APC) est en tête dans le Nord du pays. Il a obtenu plus de 8,5 millions de voix. L’ancien militaire de 72 ans persiste pour sa 4ème inscription aux élections présidentielles. Sa campagne, orientée vers la lutte contre la corruption, séduit les habitants de ce pays constamment dans l’insécurité. Goodluck Jonathan, issu du Parti démocratique populaire (PDP), lui, a remporté les élections dans 8 états avec 14 157 voix dans le Sud.
Malgré la situation très instable du Nigeria, les élections se sont passées dans le calme. Enfin, presque. Dans l’État de Rivers, l’opposition dénonce des fraudes et demande l’annulation des scrutins. En 2011, l’élection de Goodluck Jonathan avait entrainé des émeutes meurtrières. Un millier de personnes sont décédées. L’Union africaine a appelé à recourir «aux moyens légaux existants au cas où il y aurait contestation des résultats» Pourtant, cette année, une lutte anti fraude a été mise en place. Les votes se sont fait par carte biométrique.