La liste des réformes des dirigeants grecs est arrivée en temps et en heure le jeudi 9 juillet sur le bureau des créanciers européens et du FMI. Le premier ministre Alexis Tsipras et son nouveau ministre des finances, Euclide Tsakalotos, ont rédigé un document de treize pages, intitulé « Actions prioritaires et engagements », dans lequel les propositions grecques sont détaillées afin de conclure un accord.
Le référendum a-t-il vraiment porté ses fruits ?
Alors que les propositions des créanciers ont été massivement rejetées, Alexis Tsipras les a largement reprises dans sa liste de réformes. Il s’est en effet engagé à lutter contre la bureaucratie, la fraude et l’évasion fiscale. Mais la TVA, principal point de tension entre le gouvernement grec et les créanciers, passe finalement de 13 % à 23 % pour la restauration. Elle reste toutefois à 13 % pour l’hôtellerie, les produits de base et l’électricité. La taxation sur les produits de luxe sera accrue ainsi que celle sur les bénéfices des sociétés, comme le demandaient les créanciers. À leur grand bonheur également, la taxe sur les sociétés ne sera pas non plus rehaussée à 29 % mais passera seulement de 26 % à 28 %. La retraite sera repoussée à l’âge de 67 ans, sauf si 40 ans de travail auront été accumulés, auquel cas les Grecs pourront espérer l’avoir à 62 ans.
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— LaTribune (@LaTribune) 10 Juillet 2015
Des efforts consentis, mais quelle contrepartie ?
Certes, Alexis Tsipras a décidé de ne pas toucher aux salaires et aux retraites. Mais le gouvernement grec s’est lancé dans les privatisations des ports du Pirée et de Thessalonique et cède la part restant de l’Etat au capital social des télécommunications grecques OTE, dont le principal actionnaire est Deutsche Telekom. En échange de ces efforts, Athènes espère une restructuration de la dette et un plan de relance de 35 milliards d’euros sur trois ans. Le Parlement grec va se prononcer sur ces propositions dès vendredi et ces mesures seront ensuite examinées par l’Eurogroupe et par les 28 chefs de gouvernement dimanche. Le président français, François Hollande, a d’ores et déjà salué les réformes proposées par les Grecs, les estimant « sérieuses » et « crédibles ».
Clarisse Duppré