Libéralisme. Qu’il s’agisse du candidat François Fillon ou Emmanuel Macron, le discours politique et médiatique raffolent de ces mots-étiquettes pour classer les individus dans différentes écoles de pensées. Mais ça veut dire quoi être libéral ?
Une vieille doctrine économique
À ses origines aux 17ème siècle, le libéralisme est une doctrine qui prône la liberté absolue de l’individu dans tous les domaines de la vie humaine, de la politique à la religion en passant par l’économie. Progressivement, son sens s’est affiné pour prendre une double dimension. Le libéralisme politique d’abord, qui se présente comme la défense des libertés individuelles dans le cadre d’un régime démocratique. Le libéralisme économique ensuite, qui défend la libre entreprise et le libre marché. Le marché est alors régulé par la loi de l’offre et de la demande, où production et consommation s’équilibrent dans une situation de concurrence. L’État intervient ainsi le moins possible dans l’économie ou pour pallier les défaillances du marché, comme la régulation de la concurrence par exemple.
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— Le Monde Politique (@lemonde_pol) 28 septembre 2015
Le libéralisme transforme la société
Le libéralisme pénètre l’ensemble des domaines de la vie en société, dans l’objectif de répondre aux préceptes du capitalisme : accroissement du profit, réduction des coûts, mis en concurrence et extension du rapport économique à l’ensemble de la société : consommation, l’amour, le travail ou les loisirs… À terme, ce que l’on peut reprocher au libéralisme, c’est sa suprématie doctrinale. Il s’est progressivement imposé dans les années 1980 comme une évidence, une loi naturelle et immuable. Pour preuve, les grandes instances mondiales (FMI ou OMC), comme la majorité des gouvernements de droite ou de gauche, sont adeptes et convertis à l’idéologie libérale et accompagnent la mondialisation et la financiarisation du monde.
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Le libéralisme veut abolir toutes les barrières à son extension
C’est ce que l’on appelle généralement la déréglementation. Cela revient à considérer que tout ce qui peut restreindre la liberté des acteurs économiques nuit au marché et par conséquent, doit être contourné. Au niveau économique, il s’agit de réduire les règles qui pèsent sur les entreprises et sur la production des richesses. Son corollaire social est le recul des droits protégeant à la fois les salariés (la Loi Travail en est un exemple) ou la population (le droit à une couverture maladie). Enfin, sur le plan environnemental, c’est contourner les mesures restrictives aux entreprises visant à préserver l’environnement des activités économiques, nocives et souvent irréversibles de l’homme sur la nature.
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