Dans la multitude d’informations que nous recevons chaque jour à travers les médias, un des thèmes primordial pour la sécurité internationale dont on entend peu parler est le narcotrafic . En effet, le trafic de drogue préoccupe les dirigeants à l’échelle mondiale, puisqu’il génère des milliards de dollars, dont une partie est injectée dans certaines économies.
Le trafic de stupéfiants est revenu dans le champs médiatique notamment grâce au cas préoccupant du Mexique, dans lequel fleurissent des cartels dangereux et puissants qui se battent entre eux . Les élections mexicaines de juillet 2012, étaient centrées principalement autour des moyens à mettre en oeuvre pour lutter contre le trafic de drogue qui pourri le pays. Justement, dimanche 7 octobre le gouvernement mexicain a abattu Heriberto Lazcana, baron de la drogue et chef du cartel de Zetas, très connu pour sa violence, puisqu’il a mené les massacres les plus sanglants que le Mexique ait connus . D’ailleurs, la capture de ce narcotraficant valait 5 millions de dollars offertes par Washington . Ce qui se passe au Mexique avec la drogue, est comparable à une situation de guerre, une guerre contre des trafiquants sur lesquels les autorités n’ont aucun pouvoir .Néanmoins, l’annonce de la mort de cette tête du cartel sonne le début d’une victoire pour le gouvernement. La bataille est loin d’être gagnée malgré tout car quelques jours plus tard , un commando récupère la dépouille de Lazcano, prouvant qu’il y a d’autres membres de ce cartel toujours vivants et opérationnels .
On peut retenir une phrase révélatrice du pouvoir de ces réseaux de drogue sur l’Etat, ainsi Michel Gandilhon (chargé d’étude à l’observatoire des drogues et des toxicomanies ) affirme : « Les narcotraficants corrompent les structures étatiques, augmentent la criminalité et sont un facteur d’appauvrissement économique global pour la société. La drogue finance aussi des mouvements rebelles. L’Etat qui n’a plus le monopole de la violence voit son autorité s’affaiblir .»
Le problème du trafic de stupéfiant au Mexique est lié à l’Etat dans la mesure où celui ci n’a plus de pouvoir sur ses propres organes de répression comme la police municipale qui est au main des différents cartels de drogue . Ce sont notamment les premières victimes de ces réseaux mafieux .
Ce commerce illégal se pratique à échelle mondiale, les traficants tissent un réseau qui met en lien les centres de production des drogues (cocaïne, cannabis, héroïne etc ) les points de passage, et les marchés visés. Le renforcement de cette entreprise « sous terraine » fragilise la sécurité de certains états déjà en difficulté . La plupart des états confrontés à ces problèmes, sont les pays d’Amérique centrale, comme la Colombie qui est un pays où la drogue est infiltrée dans les hautes sphères de l’état . On remarquera également la faiblesse de l’autorité des Etats en Afrique de l’ouest, et d’Asie face à ce phénomène . Le pays asiatique le plus touché par l’économie de la drogue demeure sans conteste l’Afghanistan puisqu’il est le premier producteur mondial d’opium, sa production ayant augmenté de 61% en 2011 par rapport à 2010. Le problème, c’est que les principales régions productrices (au sud) sont celles les plus touchées par l’insécurité. Les retombées financières de l’opium devraient rapporter 700 millions de dollars aux talibans qui combattent le gouvernement et les forces de l’OTAN. Dans ce cas là, l’économie de la drogue est clairement liée à la situation politique de ce pays qui est rongé par la guerre et la corruption. Enfin il est clair que le narcotrafic représente une menace réelle pour la sécurité de ces zones géographiques et du monde .
Les raisons du succès de ce commerce sont à recherchés dans les recettes gagnées par ces vendeurs de drogue . En effet, les profits élevés dynamisent l’économie de la drogue malgré son illégalité, mais c’est aussi parce qu’elle est risquée qu’elle est hautement rentable . Cependant, l’élaboration d’une estimation fiable de la taille cette économie est impossible. L’illégalité de cette marchandise est source de difficultés méthodologiques liées à l’inexistence de certaines données et aux problèmes de collecte d’informations nécessaires à l’analyse économique. On peut tout de même estimer à peu près les sommes générées par ce trafic. Le montant de l’argent de la drogue s’élèverait à 300 milliards de dollars ( 238 millions d’euros ) , dont la moitié proviendrait du commerce de l’héroïne et de la cocaïne. Une grande partie de cet argent est blanchi avec l’aide de centres offshore .
D’ailleurs pour se replonger dans l’actualité brûlante, un réseau international de blanchissement d’argent a été démantelé à Paris, dix sept personnes ont été mises en examen samedi 13 octobre, dont une élue écologiste maire du 13ème arrondissement. Cette dernière a démissionné à la demande du maire de Paris, Bertrand Delanoë. Ce coup de filet sur cet important réseau prouve que la guerre contre le trafic de drogue et le blanchissement de l’argent qui en découle, est encore d’actualité et préoccupe les Etats du monde entier.
Kodes Tajouri