Formidable découverte scientifique. Des scientifiques ont recréé le quagga, un parent du zèbre qui a autrefois vagabondé dans les plaines d’Afrique du Sud, avant de s’éteindre en 1883 à cause de la chasse intensive.
Une équipe de scientifiques basée à l’Université du Cap a recréé un animal génétiquement similaire au quagga, avec l’aide de l’ADN et de la reproduction sélective. Elle a pour le moment engendré six « quaggas Rau »— animaux qui possèdent les attributs d’un quagga originel. Ils les ont nommé d’après Reinhold Rau, l’un des fondateurs du projet il y a 30 ans.
Un animal disparu depuis 100 ans
Les quaggas ressemblent à des zèbres à l’avant, et à des chevaux à l’arrière. Ils erraient en Afrique australe en larges troupeaux, spécifiquement dans le Karoo et l’État-Libre d’Afrique du sud. Les Boers, colons européens, ne voulaient pas que ces animaux partagent l’herbe avec leur bétail. Les quaggas ont ainsi été impitoyablement chassés.
Quand le dernier des quaggas meurt le 12 août 1883 dans le zoo d’Amsterdam, personne ne réalise que l’espèce s’est éteinte. Le gouvernement d’Afrique du sud a même passé une loi pour protéger l’animal en 1886, ne sachant pas que le dernier quagga du monde avait disparu il y a trois ans de cela. L’espèce est considérée comme officiellement éteinte par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Des spécimens de plus en plus proches du quagga originel
En 1984, le quagga a été la première espèce éteinte dont l’ADN a été étudiée. Sur le site du Projet Quagga, il est expliqué :
« En assemblant des individus sélectionnés, et en concentrant ainsi les gènes des quaggas, une population devrait émerger et être plus proche de l’animal que n’importe quel autre zèbre des plaines existant. Quand à la ré-introduction dans des zones autrefois habitées par les quaggas, de tels animaux seraient sans aucun doute les plus adaptés. »
Néanmoins, il y a de nombreuses critiques au Projet Quagga. Il est dit que le projet est un coup de pub et que ce qu’ont réellement fait les chercheurs, c’est créer une différente espèce de zèbre. Ils ne se seraient également pas concentrés sur les adaptions comportementales et écologiques du quagga originel, qui sont pour le moment inconnues.
Aujourd’hui, avec les progrès de la science, on tente de ramener à la vie des espèces disparues. On peut citer le projet Lazare — comme celui que Jésus ressuscite dans le Nouveau Testament — qui tend à recréer la grenouille australienne Rheobatrachus silus, éteinte depuis 1983.
Selon un rapport de WWF de 2014, en 40 ans, la moitié des animaux sauvages ont disparu de la surface de la Terre à cause de l’Homme.
© Photo à la Une : Domaine public.
Un quagga dans le Zoo de Londres, 1870.