Xavier Niel, Pierre Bergé et Matthieu Pigasse sont en passe de devenir les principaux actionnaires de l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur. Les trois propriétaires du Monde continuent à étendre leur influence.
En décembre dernier, Claude Perdriel, le co-fondateur du groupe de presse comprenant le Nouvel Obs, mais aussi le site Rue89 (acquis en 2011), Néalis (éditeur du service de conjugaison sur le site Nouvelobs.com) et la régie Support PA.
Laurent Joffrin, directeur de la rédaction du Nouvel Observateur
Il avait émis le souhait de trouver un « partenaire », évoquant le nom de Xavier Niel, le vice-président d’Iliad et par extension de Free. Rappelons que Niel est la 5ème fortune de France et 171ème mondiale selon Forbes. Il possède 5,90 milliards d’euros. Il avait aussi fait appel à Jacques-Antoine Granjon, PDG de Ventesprivées.com et Jean-Louis Beffa, ex PDG de Saint-Gobain.
Selon Le Monde, des négociations intenses ont bien lieu entre Claude Perdriel et des actionnaires du Monde. Une prise de contrôle majoritaire est notamment évoquée et la tenue d’un conseil de surveillance de l’Obs annoncée pour jeudi 9 janvier. Si Niel et Pigasse poussent le projet, Pierre Bergé quant à lui semble s’y opposer. « Je n’ai pas l’intention de le faire » a-t-il affirmé ce matin.
Interrogé par le Monde, Laurent Joffrin, le directeur de la rédaction du Nouvel Observateur, dit ne pas avoir de préjugé sur les personnes. Il affirme : « Ce que je souhaite, c’est simplement que la charte du journal soit respectée. » Cette charte concerne l’orientation de centre gauche et social-démocrate du journal, le respect des règles journalistiques et l’importance de la direction de la rédaction dans les décisions, note-t-il.
Un journaliste du Nouvel Observateur a estimé que « L’arrivée de Bergé, Niel ou Pigasse n’effraie pas grand monde, au contraire. Cela faisait quelque temps que le journal était bloqué et, depuis vingt ans, on se pose la question de la succession de Claude Perdriel… On va peut-être passer d’une gestion paternaliste à une gestion plus classique d’entreprise, ce sera éventuellement plus dur mais pas forcément mauvais. »
Claire BELLAHSEN