Direction la circonscription Asie-Océanie où Lisbeth GRAILLE, candidate aux législatives des Français de l’étranger nous consacre une interview inédite sur sa perception de la campagne et les grands dossiers qui agitent la jeunesse entreprenante et créative.
1/ Beaucoup de jeunes expatriés déplorent un début de campagne consternant. Face à l’angoisse ressentie à une étape de la vie si préoccupante, de nombreux candidats usent de formules creuses, répètent des slogans et débitent des idées reçues. En quoi votre candidature peut-elle introduire un principe de réalité, un nouveau souffle et un projet ?
Je ne partage pas ce ressenti au sujet de la campagne, j’ai trouvé que, plus que jamais, la gauche et la droite ont montré leurs différences et leurs oppositions sur le fond ainsi que dans leurs projets pour la société et pour les êtres.
Je sais que les mots semblent galvaudés et usés, mais pour moi ils gardent toute la force d’émotion que j’ai ressentie dans ma jeunesse. Liberté, égalité, fraternité, me font toujours vibrer et me portent à m’indigner, voir même à me révolter, c’est le moteur de mon enthousiasme pour agir en politique.
Je ne sais pas si ma candidature va vous convaincre, je ne suis pas de ceux qui savent tout, j’ai besoin de vous pour comprendre parfois même pour agir. Pour moi la politique ce n’est pas que les arguments et la logique des choses, pour moi, la politique c’est la vie, et c’est ce qui me motive. Je veux participer avec vous à cette période historique car un changement profond est inévitable, et je suis sûre que l’avenir sera passionnant. Les jeunes vont connaître de nouveaux métiers, l’urbanisme va changer, la liberté, source de tout épanouissement va s’imposer, la créativité sera le moteur de notre avenir, nous somme à la fin d’un monde devenu sec et sinistre, le changement de voie n’est plus une option.
Je suis à la direction du PRG depuis presque 28 ans, et je n’en ai jamais eu le moindre avantage, au contraire cela m’a couté. Si j’ai souhaité cette candidature c’est aussi parce que j’aime l’audace de l’expatriation, j’aime cette région du monde si enrichissante.
J’ai l’expérience au plus haut niveau de l’action politique, ainsi qeu celle de l’expatriation, et je connais les difficultés du retour en France.
Et j’ai la chance de vivre en France avec l’équilibre de ma famille, et un regard égal sur l’ensemble des expatriés, pour pouvoir œuvrer à l’Assemblée Nationale, dont la cession dure 9 mois.
Je suis aussi quelqu’un qui a connu les galères, l’enseignement, l’entreprenariat, la solitude de la création… je suis mère de famille et veuve.
Je suis investie par le Parti Radical de Gauche et Génération Ecologie.
Limiter le sectarisme des gauches extrêmes, offrir les idées humanistes et laïques, refuser la discrimination, vouloir la liberté et l’épanouissement de chacun, encourager une écologie intelligente et moderne, être aux côtés de François Hollande en permettant une gauche plurielle, humaniste et écologique… Telle est ma candidature.
3/ Un think tank a récemment préconisé que les pouvoirs publics soutiennent l’émergence d’une « Overseas Youth Bank » : structure bancaire dédiée aux jeunes expatriés. Quel regard portez-vous sur une telle initiative ?
Pour moi c’est formidable ! Tout ce qui peut aider ou contribuer à la réussite de l’entreprenariat est une excellente chose. La jeunesse créative et entreprenante est un gage de richesses pour l’avenir.
3/ Plusieurs collectifs de jeunes expatriés attendent, à l’horizon de ce prochain scrutin, des candidats capables d’injecter du management dans la tradition administrative française. Votre parcours d’entrepreneur vous donne-t-il l’envie d’imaginer de nouvelles idées qui pourraient simplifier la vie des expatriés, des familles, des associations, des chefs d’entreprises face à la rigidité administrative du réseau consulaire et diplomatique ?
Je connais bien, à travers mes parents et ma propre expérience les difficultés du management face à la complication systématique des démarches administratives et parfois même à son action punitive envers les entrepreneurs.
Je pense qu’il faut considérablement simplifier, les démarches administratives et fiscales pour l’ensemble des entreprises individuelles, des PME, des associations, que ce soit en France ou à l’étranger. La création du statut d’auto entrepreneur ne devrait pas être, surtout que ce statut supprime toutes les qualifications légitimement requises de l’entrepreneur. Cette simplification administrative devait s’appliquer directement et de façon progressive aux entreprises ou aux professions libérales en garantissant ainsi les professions et la qualité.
Les réseaux consulaires et diplomatiques français, sont parmi les pires pour le soutien aux entreprises, et si certains fonctionnent c’est souvent grâce à des personnalités.
J’ai fait des propositions dans ce sens, et j’attends également vos suggestions pour parvenir à une efficacité à minima, de l’ordre de l’a Grande Bretagne des USA ou encore souvent l’Italie.
En ce qui concerne les difficultés des binationaux ou bien des conjoints de Français, face à l’administration française, il y a là des injustices inadmissibles.
Je vous propose de consulter mon sites sur tous ces sujets.
4/ Quelle réforme majeure souhaiteriez-vous engager pour transformer en profondeur le fonctionnement du Ministère des affaires étrangères ?
Pour répondre de façon simplifiée, je pense qu’il est urgent de créer un ministère européen totalement indépendant, il est aberrant et dangereux de considérer l’Europe comme l’étranger.
Ce ministère des Affaires Etrangères ainsi libéré de l’Europe, pourra se scinder en trois secrétariats d’Etat :
– Les relations diplomatiques,
– Les relations économiques,
– Les relations culturelles,
Avec des conséquences sur les objectifs d’excellence dans les réseaux diplomatiques français.
Il est important d’augmenter et de faciliter les liens de coopérations, que ce soit sur le plan économique ou sur le plan culturel, de l’enseignement pas seulement universitaire… avec le reste du monde.
Il est urgent de simplifier les démarches, d’encourager, d’accompagner, de considérer parfois, les Français dans ces réseaux consulaires.