Depuis début janvier, le Parlement ainsi que le gouvernement égyptien semblent considérer la possibilité que l’athéisme devienne illégal. Peu avant le jour de l’an, cette possibilité a été discutée par l’assemblée de parlementaires.
Un projet de loi sur le modèle de la loi anti-blasphème
La blasphème est déjà illégal et puni par la loi égyptienne, cette interdiction a été intégrée au Code Pénal en 1982. Des personnes sont d’ailleurs régulièrement arrêtées pour avoir utilisé la religion dans le but de « semer la discorde » ou de « dénigrer ou réduire une des religions monothéistes et leurs différents courants, ou pour porter préjudice à l’unité nationale ». Les punitions pour une personne ayant blasphémé peuvent aller jusqu’à cinq ans de prison.
Le projet de loi sur l’interdiction de l’athéisme s’appuierait sur ce type de peine.
Les athéistes, des cibles de plus en plus visées
Depuis 2014 et l’arrivée du Président Abdel-Fattah el-Sisi au pouvoir, les athées sont de plus en plus la cible d’attaques. Le gouvernement cette année-là avait alors très rapidement annoncé le projet de « confrontation et d’élimination de l’athéisme ». Peu de temps après, un journal dirigé par le gouvernement égyptien dénonçait les athéistes comme « le second ennemi public du pays après les Frères Musulmans”.
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La législation visant à interdire l’athéisme avait été proposée le 24 décembre par Amro Hamroush, à la tête du Comité parlementaire sur la religion. Ce projet de loi a été immédiatement soutenu par la plus haute organisation islamique d’Egypte, l’Al-Azhar.
Depuis cette proposition, les arrestations pour athéisme ne font qu’augmenter. Le 21 décembre, peu avant que le projet de loi soit exposé, un jeune informaticien égyptien avait été arrêté au Caire. Selon les autorités, l’homme était l’administrateur d’une page Facebook qui promouvait la critique des religions. Toujours selon les autorités égyptiennes, l’homme aurait avoué être athée durant les interrogatoires.
Pour le moment, le projet de loi n’expose pas clairement du tout comment l’athéisme d’une personne pourrait être établi par les autorités sans aveu de la part de la personne visée.