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Leonardo (au) dépourvu.

Leonardo s’était présenté au Parc des Princes un jour de Fête Nationale. Tout juste deux ans plus tard, il tire sa révérence dans un contexte houleux : entre l’huile et le coup de coude, terrains minés et compétences restreintes, le Brésilien s’est rendu à l’évidence. Sa collaboration avec le Paris-SG, elle, prendrait fin encore plus tôt que prévu.

Un contrat court. Dans sa tête, Leonardo Nascimento de Araújo ne projetait nullement une belle romance avec le club francilien. Sans doute avait-il prévu de partir en même temps que Carlo Ancelotti, au terme de la saison 2013-2014, mais le technicien italien a écourté son séjour dans la capitale. Une mauvaise nouvelle : le natif de Niterói n’a aucune affinité avec le nouvel arrivant, Laurent Blanc.

Ce qui n’aurait pas été dérangeant si Nasser AL-Khelaifi n’avait pas choisi l’ancien sélectionneur des Bleus à sa place. Limité dans ses fonctions, il n’a pas non plus eu son mot à dire dans la mise en place du nouveau staff technique. L’étau se resserre après la décision, en appel, de le suspendre un an de toute fonction officielle. Quelques jours, plus le PSG se fendra d’un communiqué de presse annonçant la démission du l’ex-Interiste. Mais qu’en est-il exactement ? On pensait voir Leonardo larguer les voiles à la fin du mercato estival, comme annoncé. Finalement, il pourrait partir bien plus tôt.

« Je boucle le dossier Cavani, et après c’est fini » aurait soufflé Leonardo à un agent de joueurs.

Raz-le-bol ? Désespoir ? Leonardo voit peut-être son avenir ailleurs, tout simplement. En coulisses, Jean-Claude Blanc, directeur général adjoint, prendrait son poste par intérim. Il s’occuperait déjà de plusieurs dossiers, aidé d’Olivier Létang, adjoint de Leonardo, et de Nasser Al-Khelaïfi. Pour l’Auriverde, l’heure est au Bilan.

Une révolution médiatique et sportive.

Oui, un budget illimité, même en temps de fair-play financier (paraît-il), ça aide. Mais certains coups, tant sportifs que médiatiques, sont à mettre au crédit du bellâtre quarantenaire. Surtout si le mercato, « il est folle ». De Lucas Moura, arraché aux griffes de Manchester United, à Marco Verratti, jeune prodige tout droit venu de Serie B, en passant par Thiago Silva, réputé meilleur défenseur au monde, et le mastodonte Zlatan Ibrahimović, on ne peut que féliciter le travail du directeur technique. Seuls points noirs, le cas Diego Lugano, pourtant capitaine de l’Uruguay, qui n’a su s’adapter au jeu parisien, et la gestion du départ de Peguy Luyindula, pour le moins troublante.
Jusqu’au transfert les plus discret, Sherrer Maxwell, Leonardo a vu juste. Le latéral gauche est aussi réservé que professionnel et régulier sur le terrain. Aujourd’hui, il semble avoir rempli la mission qui lui a été confiée : Attirer de grands joueurs pour faire du Paris-Saint-Germain un grand d’Europe.

La communication du PSG témoigne de la valeur prise par le PSG depuis l'arrivée de Leonardo et de QSI.

La communication du PSG témoigne de la valeur prise par le PSG depuis l’arrivée de Leonardo et de QSI.


Mais Leonardo a également surpris son monde (français ?) dans la communication. À croire que les journalistes de l’Hexagone n’étaient plus accoutumés à la gestion d’un grand club (dans l’apparence). Quand Leonardo fustige les formations des clubs de Ligue 1, c’est tout le football français, médias compris, qui grince des dents. Frédéric de Saint-Sernin déclarait que la France possédait de nombreux joueurs aussi talentueux que Verratti. Les supporteurs les attendent toujours. D’autres ironisent lorsqu’il lance, un soir de défaite contre Reims, que le PSG était « un club bâti pour l’Europe ». La saison accomplie par ses joueurs lui donne pourtant raison, nonobstant le titre de champion de France.

Ne rien dire, c’est aussi communiquer. Une myriade d’articles, chaque semaine, envoient tel ou tel joueur, tel ou tel entraîneur au PSG dans les 48h. Au final, vous en trouvez bien un qui n’a pas totalement tord. Laisser parler les médias, c’est aussi augmenter la visibilité du club. C’est aussi risquer, pour Leonardo, d’écorner son image. Et quand, à chaud, le Brésilien bouscule l’arbitre Alexandre Castro, il détruit un partie de l’image que veut se donner le club qu’il représente. Compendieusement, son comportement médiatique demeure paradoxal. À l’image du PSG, qui a toujours su se tirer une balle dans le pied dans son ambition. Folie des grandeurs. Le presqu’Italien laissera une marque sensible derrière son passage. Comme après son passage éclair en 1996-1997, en qualité de joueur cette fois.

Quel avenir pour le PSG ?

Encore un départ précipité. Avec l’annonce, on pensait à juste titre que le PSG se donnait deux mois pour trouver un candidat digne de ce nom pour le poste de directeur sportif. Le nom de Valdano, ancien membre exécutif du Real Madrid, avait circulé. Mais aujourd’hui, Sky Italia puis de nombreux médias ont semblé s’accorder sur un décollage imminent. Le jour même de la présentation d’Edinson Cavani, dernier fait d’arme de Leonardo. Nasser aurait-il trouvé l’héritier du poste ? Ou simplement fait confiance à Jean-Claude Blanc pour les semaines à venir. Al-Thani, nouvel émir du Qatar aurait confié le dossier Cristiano Ronaldo au Président du club Rouge et Bleu.
On sent donc que l’organigramme prépare déjà l’après Leonardo, et semble paré à son départ, sans doute prévu. Le Brésilien n’a certainement pas abandonné en plein mercato.

On n’ose imaginer le cafouillis médiatique après le départ de Jean-Michel Aulas de l’Olympique Lyonnais, ou celui de José Anigo de l’Olympique de Marseille. Dirigeants, joueurs et entraîneurs passent… Le club reste.

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