Après trois ans d’enfer, Pierre Legrand, Thierry Dol, Daniel Larribe et Marc Féret, les quatre ex-otages enlevés en 2010 par Al-Qaida au Maghreb islamique, peuvent enfin respirer l’air français, qui est, pour eux, maintenant synonyme de liberté et de nouvelle vie. Leur avion a atterrit, ce matin, vers 11h45, à l’aéroport militaire de Villacoublay, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Paris.
Les quatre ex-otages français ont été accompagnés par les ministres des affaires étrangères et de la défense, Laurent Fabius et Jean-Yves Le Drian depuis la capitale du Niger, Niamey. En France, ils ont été accueillis par leurs familles et le président François Hollande.
« C’est pour la France une bonne nouvelle que de savoir que quatre de nos ressortissants sont maintenant libres », a affirmé le chef de l’Etat, lors d’une brève allocution sur le tarmac. François Hollande a également eu le temps de saluer « leur courage après trois ans d’épreuves, d’attente, de souffrance ». « Ce sont non seulement des hommes qui ont subi ces moments, mais ce sont de grands citoyens français qui ont fait honneur dans leur captivité à la France », a-t-il souligné.
De leur côté, les ex-otages n’ont pas souhaité de s’exprimer devant les caméras, car ils estiment qu’il est encore trop tôt pour revivre verbalement ces trois années passées entre les mains des islamistes.
Durant son court discours, le président de la République a également évoqué les sept Français encore retenus en otage dans le monde. « Nous ne les oublions pas. Nous devons tout faire pour obtenir leur libération. (…) Nous sommes dans un moment où nous devons nous rassembler, l’unité c’est la condition indispensable pour cette réussite », a-t-il déclaré, avant d’ « exprimer la gratitude de la France à l’égard du Niger, et de son président, Monsieur Issoufou, qui a pu faire des tractations nécessaires pour obtenir la libération des otages ».
Des doutes sur le paiement d’une rançon
Le journal Le Monde a révélé, ce mercredi matin, que le gouvernement français aurait versé une rançon de 20 à 25 millions d’euros, prélevés sur les fonds secrets attribués aux services de renseignement, afin de libérer les quatre ressortissants des mains des islamistes.
François Hollande n’a, en revanche, fait aucune déclaration sur ce sujet, ce matin, lors de son court discours sur le tarmac de l’aéroport militaire de Villacoublay. Le président a seulement indiqué que les négociations ont été « âpres et difficiles ».
Cependant, une source au sein de l’entourage du président a réagi en début d’après-midi, afin de rétablir la vérité sur le non-paiement de rançons de la part des autorités françaises en cas de prise d’otage. « La France ne verse pas de rançon. C’est ce qui est rappelé à chaque fois. C’est ce qui a été rappelé par Jean-Yves Le Drian, il a été très clair. Pas besoin de revenir sur le sujet », a-t-elle déclaré à l’AFP.
Avant la publication des informations du journal Le Monde, le ministre des affaires étrangères avait déjà nié, hier, à l’antenne de RTL, toute intervention financière de la part du gouvernement français dans cette prise d’otage. « La consigne du président est de ne pas payer de rançon, cette consigne est respectée », a-t-il dit. De son côté, le ministre de la défense a également affirmé, hier soir, sur TF1, qu’il n’y avait eu ni « rançon » ni « assaut » durant la libération des quatre français.