Imaginez, votre camembert dans une boîte en plastique. Ce scénario inimaginable pour les amateurs de fromage, pourrait se réaliser prochainement, si les forestiers français ne plantent pas deux fois plus de peupliers. «Avec 650 000 plants par an, nous risquons la pénurie en 2020. Seule la moitié des besoins de l’industrie seront couverts », prévient Éric Vandromme, président du Conseil national du peuplier. Cette pénurie concernerait également les bourriches d’huîtres ou les cageots de fruits, eux aussi en peuplier.
Avec ses 240.000 hectares de peupleraies, la France est le deuxième producteur mondial de peupliers après la Chine. Mais aujourd’hui, cette filière n’a pas la côte. Elle est devenue boudée par les producteurs, qui n’y voient plus leurs intérêts financiers. Ces dernières années, les nombreuses tempêtes ont engendré une baisse du cours des peupliers.
Le peuplier dispose de plusieurs avantages. L’arbre peut, en effet, être exploité dès 18 ans, contre 80 ans pour le Chêne. En plus d’être flexible, léger et résistant, il permet une bonne conservation des aliments. Les vertus de ce bois permettent de réguler l’humidité et limitent le développement de bactéries.
La filière souhaite réagir à cette menace. Elle a déjà mis en place une charte nommée « Merci le peuplier », pour inciter les forestiers à replanter.