Créditée désormais à 23%, la popularité du président de la République continue de chuter pour atteindre des sommets. Si les méthodes de l’ENA ne suffisent pas pour gouverner un pays de près de 65 millions d’habitants, François Hollande devrait écouter les conseils millénaires des sages chinois.
Confucius (Ve siècle av. J.C.) est le fondateur du confucianisme, une doctrine humaniste à visée politique, morale et sociale. Face à la décadence que connaissait la Chine antique, il prône un modèle de vertu et d’harmonie en se basant sur les rites et le respect des autres.
- Le Maître dit : « Entrer en lutte avec le parti opposé, c’est nuisible. »
François Hollande a commencé son mandat en cherchant absolument à contredire le président sortant. Il est resté candidat en pleine campagne, cherchant impérativement à se mettre en opposition sur toutes les avancées qui avaient déjà été accomplies. Ce genre de démarches négationnistes peut en effet lui coûter gros, une idéologie politique, quelle qu’elle soit, n’apporte pas de solutions miracles aux problèmes rencontrés ; le parti adverse ne peut pas avoir que de mauvaises propositions. Critiquer et réprouver affaiblit la stature d’un chef de l’Etat.
- Le Maître dit : « Celui qui ne craint pas de promettre de grandes choses a de la peine à les exécuter. » « L’homme supérieur c’est celui qui d’abord met ses paroles en pratique, et ensuite parle conformément à ses actions. »
Cette maxime n’est pas uniquement destinée à François Hollande. Lors des campagnes présidentielles, les candidats se confondent en promesses et agissent rarement en conséquence. Selon le site « Lui Président », François Hollande n’aurait tenu que 69 promesses sur 365. La défiance vis-à-vis des hommes politiques s’explique en premier lieu par ce manque de parole.
- Le Maître alla dans la principauté de Wei avec Jen Iou, qui conduisait son char. Le Maître dit : « Que les habitants sont nombreux ! – Maintenant qu’ils sont nombreux, dit Jen Iou, que faut-il faire pour eux ? » Le Maître répondit : « Les rendre riches. » Jen Iou reprit : « Quand ils seront devenus riches, que faudra-t-il faire de plus pour eux ? – Les instruire », répondit Confucius.
En 2012, François Hollande comptait bien faire de la jeunesse une priorité de son quinquennat. Le but est très louable, il est impératif que les générations futures puissent avoir de réelles perspectives d’avenir dans ce climat de précarité. Mais les réformes misent en application ne sont que des changements de surface ; il faut s’attaquer aux problèmes de fond. Les contrats de génération sont un fiasco et les rythmes scolaires ne changeront rien, pas même la création de 10 000 emplois dans ce secteur. Il ne faut pas changer la quantité, mais bien la qualité de l’éducation, de l’instruction. Ce n’est qu’en étant parfaitement instruit que le citoyen pourra être en harmonie avec la société et prétendre à une meilleure vie.
Lao-Tseu est un contemporain de Confucius et le fondateur du courant philosophique et religieux du taoïsme. Cette pensée exhorte à vivre en harmonie avec la nature en suivant le Tao (= la Voie), selon un code de conduite précis.
- « Plus il y a de règlements, moins le peuple s’enrichit. Plus il y a de sources de revenus, moins il y a d’ordre. Plus il y a d’inventions ingénieuses, moins il y a d’objets sérieux et utiles. Plus le code est détaillé, plus les voleurs pullulent. La multiplication ruine tout. »
Les impôts et les factures ne font que se multiplier, les contraintes se resserrent. Une atmosphère anti-entrepreneuriat entraîne une fuite des cerveaux vers des horizons plus propices. Dans ces conditions, le peuple ne peut pas s’épanouir et développer convenablement son économie.
- « Un grand pays ne désire que rassembler les hommes et les nourrir. Un petit pays ne désire que s’allier au grand et le servir. »
On range l’âge d’or qu’a connu la France durant des centaines d’années dans de vieux livres d’histoire. Avec la globalisation dominée par les Etats-Unis – et bientôt par la Chine, beaucoup pensent qu’il ne reste plus qu’à servir les vainqueurs et laisser tomber les valeurs de notre pays. Avec l’affaire Snowden, François Hollande n’a pas tenté de taper du poing pour s’en prendre à la toute-puissance de l’Aigle américain. La France se doit de s’affirmer comme puissance à l’international.
- « Quand le peuple ne craint plus le pouvoir, c’est qu’il espère un autre pouvoir »
Loin d’en arriver à mai 68, la Manif pour Tous a pourtant été le symbole d’une contestation grandissante du gouvernement en place. Le système politique en est sorti affaibli et a perdu un peu de sa légitimité. A moins d’être un illuminé, on ne peut voter pour toutes les idées d’un candidat, c’est là une faille dans notre démocratie. C’est pourquoi le président de la République devrait assurer la représentativité du peuple en trouvant des compromis.
Sun Tzu est un général militaire (VIe siècle av. J.C.) resté célèbre pour son traité universel sur « L’Art de la Guerre ». Tous les bons stratèges et tacticiens puisent leur force en matière de guerre psychologique et économique dans cet ouvrage ancestral. Ses enseignements sont restés très ancrés dans la modernité puisque les traders, les chefs d’entreprise et les publicitaires s’inspirent encore de ses conseils.
- « Si les officiers généraux sont faciles à s’enflammer, et s’ils ne savent ni dissimuler ni mettre un frein à leur colère, ils s’engageront d’eux-mêmes dans des actions de petits combats dont ils ne se tireront pas avec honneur ; il arrivera même qu’ils agiront contre l’intention expresse du général ; on en viendra à un combat général, dont tout l’avantage sera du côté de l’ennemi. Veillez sur de tels officiers, ne les éloignez jamais de vos côtés ou ils vous causeraient de grands préjudices, la perte de votre armée entière. »
François Hollande et Jean-Marc Ayrault sont victimes d’un manque d’autorité au sein-même de leur gouvernement. Les provocations du mauvais élève Montebourg entachent sévèrement leur crédit à l’échelle nationale. Delphine Batho a également été démissionnée pour son « refus d’obtempérer » avec le gouvernement. La cacophonie réside à l’Elysée, il est nécessaire que le président de la République fasse une démonstration de pouvoir.
- « Si un général est pusillanime, il manquera du talent essentiel de donner de l’ardeur aux troupes ; il ralentira leur courage dans le temps qu’il faudrait le ranimer ; il ne saura ni les instruire ni les dresser à propos ; il ne croira jamais devoir compte sur les lumières, la valeur et l’habileté des officiers qui lui sont soumis, les officiers eux-mêmes ne sauront à quoi s’en tenir ; il fera faire mille fausses démarches à ses troupes, qu’il voudra disposer tantôt d’une façon, tantôt d’une autre, sans suivre aucun système, sans aucune méthode ; il hésitera sur tout, il ne se décidera sur rien ; et un désordre générale, régnera sur l’armée. »
« Flanby » « Capitaine de Pédalo » « Monsieur Petites Blagues » « Pépère », tant de surnoms donnés au chef de l’Etat. François Hollande est bien trop indécis, il ne semble pas avoir de ligne directrice ; il marche dans l’obscurité, sans repères. Il n’a ni le courage de prendre des décisions importantes ni les qualités charismatiques d’un vrai dirigeant. S’il continue dans cette direction et se refuse un poil d’audace, il risque de se faire amputer un second bras dans les sondages.
- « Les habiles guerriers ne trouvent pas plus de difficultés dans les combats ; ils font en sorte de remporter la bataille après avoir créé les conditions appropriées. »
Sun Tsu disait que les plus habiles généraux n’ont pas besoin de verser une goutte de sang pour gagner une bataille, s’ils sont bien préparés. Or « Monsieur Bricolage » semble distribuer des mesures au hasard, en piochant dans sa « caisse à outils ». Un jour il avance, un autre il recule. Difficile d’y voir la moindre préparation, gageons plutôt sur une faible expérience de l’exercice du pouvoir. Un bon chef d’état – comme un bon général, ne peut remporter des batailles sans une stratégie solide et conçue à l’avance.