Le 29 juillet, le monde a appris officiellement la mort du Mollah Omar, leader des talibans depuis une vingtaine d’années. Sa succession est assurée, depuis 2013 – année présumée de la mort d’Omar – par le Mollah Mansour. Beaucoup étaient sceptiques quant à sa nomination mais il mène une escalade de la violence avec son groupe terroriste. Les talibans d’ailleurs ont perpétré un nouvel attentat. C’était à l’aéroport de Kaboul, lundi 10 août.
Voiture piégée devant l’aéroport de Kaboul, le 10 août.
Crédit photo: information.tv5monde.com
Qui est Mansour ?
Afghan d’origine, Mansour a suivi le même parcours qu’Omar. Il a passé une importante partie de sa vie au Pakistan. Il a été régulièrement accusé par l’Afghanistan d’avoir été à l’origine puis d’alimenter la révolte talibane. Aussi discret que son prédécesseur, il n’y a que très peu de photos de lui connues ou encore d’interventions publiques. Il a également participé au gouvernement d’Omar, de 1996 à 2001, à la tête de l’Afghanistan. Il était ministre de l’aviation civile, poste qui révèle sa nature plus tacticienne qu’empreinte de charisme religieux.
Un chef contesté:
Sa place est aujourd’hui quelque peu contestée. D’abord, il s’est imposé face à un leader légitime: le mollah Yaqoub, fils du mollah Omar. Son seul défaut était qu’à 26 ans il était considéré comme étant trop jeune pour reprendre le flambeau. Il est également critiqué dans son propre camp pour ses tendances pacifistes. Sa réputation de proche du Pakistan et en faveur des négociations de paix lui vaut la défection de certains talibans.
Attentat à la voiture piégée le 7 août.
Crédit photo: rfi.fr
Il marque son territoire:
En juin, il avait mis en garde le chef de l’EI en lui promettant une « réaction » des talibans si son groupe terroriste venait à s’installer en Afghanistan. Aujourd’hui, les talibans ont attaqué, à la voiture piégée, l’aéroport de Kaboul. Cet attentat a fait 5 victimes. Zabihullah Mujahid, porte-parole des talibans a précisé que la cible de cet attentat était des véhicules appartenant à des troupes étrangères. Cet attentat confirme l’escalade de violence des talibans. Une façon pour le mollah Mansour de réaffirmer son autorité auprès de son clan.