Autrefois, c’était le plus beau métier du monde (après parent, évidement). Mais aujourd’hui être professeur ne fait plus vraiment rêver. En effet, selon un sondage Ifop commandé par l’association SOS Education :
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54% ont déjà connu un burn-out
Soit « un épuisement émotionnel ou physique, une réduction de la productivité au travail et un sentiment de dépersonnalisation », notent les auteurs de l’enquête. A noter que la proportion monte à 62% lorsqu’il s’agit de professeurs agrégés et qu’elle dépasse les deux-tiers (67%) lorsque ce sont des enseignants contractuels, dont la situation est plus précaire.
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68% a déjà pensé à changer de métier
Parmi eux, 20% y pensent même régulièrement. Formulé d’une autre manière, c’est moins d’un tiers des enseignants qui envisagent de faire toute sa carrière dans une salle de classe.
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40% se sentent délaissés par leur hiérarchie
Et notamment quand il faut gérer un conflit avec les parents d’élèves. D’ailleurs, seul un professeur sur trois affirme être respecté par ceux-ci. Et même 15% déclarent ne pas se sentir en sécurité dans l’établissement où ils enseignent. Un taux qui monte à 38% pour les professeurs officiant en filières technologiques.
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37% ont été victime d’insultes au cours de l’année
Mais, plus grave que les parents, ce sont souvent les enfants qui leur manque de respect. Ainsi, plus d’un tiers des enseignants du secondaire (37%) a été victime d’une insulte ou d’un propos calomnieux de la part d’un élève. Et le chiffre grimpe à 47% pour un professeur dont l’établissement est situé en zone d’éducation prioritaire (ZEP).
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51% déconseillent à leur enfant de faire le même métier
Plus de la moitié des enseignants entendent dissuader leur progéniture de suivre la même voie qu’eux. Étonnant quand on sait qu’en 2011, un sondage équivalent mené auprès de l’ensemble de la population française donnait un tout autre résultat : à l’époque, 64% des Français encourageaient leurs enfants à devenir professeur.
Après la publication de ces résultats, l’association SOS Education a souhaité que « ce sondage crée un électrochoc pour que l’Éducation nationale se donne enfin les moyens de restaurer l’autorité et la dignité du métier d’enseignant ». Sinon, peut-être qu’eux aussi pourraient faire grève. Il faut dire que les mouvements sociaux sont à la mode à l’heure actuelle.