Une large palette cinématographique à l’affiche le mercredi 11 février : Récit familial, érotisme, avant-gardisme, et rétrospective se retrouvent pêle-mêle et satisferont le plus grand monde.
Poésie et chronique familiale
Dans un petit village en Ombrie, une famille vit en marge de la société dans une ferme délabrée et isolée. Le patriarche, apiculteur et écologiste radical, tient ses quatre filles sous sa chape autoritaire et les maintient volontairement en dehors d’un monde dont il prédit la chute. Mais Gelsomenia, l’aînée, est proche du basculement dans l’adolescence. L’arrivée d’un jeune étranger dans la sphère familiale et les aspirations de la jeune fille vont bousculer l’équilibre du clan.
Avec « Les Merveilles » (couronné du Grand Prix à Cannes), la réalisatrice Alice Rohrwatcher parvient à harmoniser une multiplicité de formes : le film, à la fois chronique familial, récit initiatique, fable sociale et critique des médias, offre une grande richesse esthétique et réflexive. En intégrant un élément étranger dans le cocon familial, Alice Rohrwatcher rappelle, en s’inspirant de sa propre enfance, que le clan reste une entité poreuse, propre au craquèlement. Sans tomber dans la mièvrerie.
Érotisme et carton en perspective
C’est à n’en pas douter le film le plus attendu depuis des mois. Après l’immense succès du livre de E.L James, le film « 50 Nuances de Grey » débarque sur les écrans français. Et il a déjà explosé les records de pré-vente aux États-Unis. Le film qui relate l’histoire passionnelle et sexuelle entre un jeune et riche Don Juan et une étudiante vierge de 22 ans sera interdit au moins de 12 ans et comportera 20 minutes de sexe sur 2h de film. De quoi décevoir les spectateurs qui s’attendaient à un film très chaud. Les passages les plus osés du livre auraient été supprimés.
Reste que 50 « Nuances de Grey » aura officiellement droit à deux suites dans les salles obscures. Que l’adaptation cinématographique soit ou non plus puritaine que le roman, on lui prédit d’ores et déjà un triomphe aux box-office
Science-fiction et démesure
« Il est difficile d’être un dieu » d’Alexeï Guerman se pose comme un film unique. Fruit de 15 ans de gestation, il a coûté la vie de son réalisateur, mort peu de temps avant la fin d’une production odyséenne. Le film monument, inspiré d’un classique de science-fiction des frères Strougatski, impose un univers gigantique aux allures de monstre et de fin du monde.
Échappant à toute tentative de description, l’oeuvre d’Alexeï Guerman est un film aussi solaire que noirâtre qui offre une expérience éprouvante. S’Il est difficile d’être un dieu pour le spectateur habitué à s’asseoir confortablement dans son moelleux fauteuil de cinéma, il est terrifiant et jouissif d’être dépassé comme rarement par une telle déflagration visuelle. Alexeï Guerman était un cinéaste démiurge.
Grande rétrospective Paul Vecchiali
« Le cinéma d’auteur français aurait-il laissé passer l’un de ses talents les plus populaires Les huit films choisis par Shellac semblent tracer une ligne claire dans son travail du début des années 70 au milieu des années 80. Il est grand temps que cette oeuvre ayant suscité autant de désir de cinéma retrouve une place qu’elle n’a jamais assez longtemps occupée ». Voilà comment le distributeur présente cette rétrospective.
Shellac distribue la première partie de la rétrospective du cinéaste indépendant français : 8 films en versions restaurées.
Partie 1 de 1972 à 1979 : sortie le 11 février 2015
L’ÉTRANGLEUR (France, 1972, 1h33)
Avec Jacques Perrin, Eva Simonet, Julien Guiomar, Paul Barge, Nicole Courcel, Jacqueline Danno
FEMMES FEMMES (France, 1974, 2h)
Avec Hélène Surgère, Sonia Saviange, Michel Duchaussoy, Michel Delahaye, Liza Braconnier, Noël Simsolo, Henri Courseaux
CHANGE PAS DE MAIN (France, 1979, 2h06)
Avec Myriam Mézières, Nanette Corey, Hélène Surgère, Jean-Christophe Bouvet, Liza Braconnier, Sonia Saviange, Noël Simsolo, Michel Delahaye
CORPS A CŒUR (France, 1979, 2h03)
Avec Hélène Surgère, Nicolas Silberg, Madeleine Robinson, Béatrice Bruno, Sonia Saviange, Emmanuel Lemoine