L’exposition « Concept Cars », la Fashion Week des voitures, a ouvert le 27 janvier aux Invalides, à Paris. Cet événement est l’occasion d’approcher des concepts rares, dont certains présentés en avant-première mondiale. Les plus grands designers y exposent, dans une approche «Haute Couture», leurs plus beaux modèles, véritables œuvres d’art et sources d’inspiration pour l’automobile de demain. Radio VL était sur place.
Des photographes, debout ou accroupis, brandissent leurs objectifs. Les flashs crépitent. Un long tapis est déroulé. Sur l’estrade, la Talisman s’expose aux regards, brillant de mille feux. La berline au losange a été élue « Plus belle voiture de l’année 2015 », devant la Jaguar F-pace, le premier SUV du constructeur britannique (2e) et la Mercedes Classe C coupé (3e).
Renault expose par ailleurs son premier pick-up, l’Alaskan, qui sera commercialisé l’an prochain.
Pas de futur pour les voitures ?
Dans la salle, les anciens modèles côtoient des voitures aux allures futuristes, comme la NEO d’Icona, une citadine qui ne détonnerait pas dans un film de science-fiction. La majorité des rétroviseurs des voitures exposées sont… des caméras. Voilà un petit aperçu des voitures de l’avenir. Un peu à l’écart, des modèles du passé attendent sagement l’ouverture de la vente aux enchères organisée par la célèbre maison de vente RM Sotheby’s, qui commencera le 3 février prochain. Parmi elles, l’emblématique Ferrari 250 GT Coupé.
Mais qu’en est-il vraiment l’avenir de la voiture ? « On voit apparaître une distinction entre le côté plaisir et le côté pratique des voitures« , analyse Jean-Philippe Delaire, directeur du développement technique chez Peugeot, interrogé par Radio VL.
Le partage d’automobile se développe beaucoup en ce moment. L’exemple le plus marquant est l’Autolib : on l’utilise uniquement quand on en a besoin. Plus tard, on ne possédera plus de voitures : on le voit déjà avec l’essor de la location. « Dans quelques années la voiture personnelle risque fort de disparaître« , conclut-il.
Le développement de l’électrique et des voitures sans chauffeur
Pour autant, la fin de l’automobile n’a pas encore sonné. Les constructeurs s’ingénient à développer des voitures de plus en plus propres. « Les gens sont de plus en plus sensibles aux questions environnementales, à la qualité de l’air. On le voit avec la multiplication des taxis en hybride. Et de plus en plus de villes interdisent les voitures à essence dans le centre-ville. Par exemple Londres ou Tokyo ont déjà mis en place une telle mesure. Il s’agit donc pour PSA de répondre à des contraintes futures, qui sont nécessaires et légitimes, bien sûr », commente Stéphanie Cardine, directrice Communication et events chez PSA.
La voiture électrique on y travaille, chez Peugeot. Le modèle Fractal a ainsi gagné le Grand Prix « Creativ’Experience » de cette 31ème édition du Festival automobile international. Mais le marché du total électrique n’est pas encore mûr, selon Mme Cardine. « Pour le moment, la durée maximale d’une batterie est de 400-500 kilomètres mais le temps de chargement est très long, entre 7 et 8 heures. Il est difficile de se déplacer très loin, car il n’y a pas de bornes partout. Aujourd’hui on manque d’infrastructures en France, il n’y a pas de réseau de recharge rapide comme aux Etats-Unis. Le constructeur seul ne peut pas développer son propre réseau : Tesla aux Etats-Unis a pu se développer grâce à des aides étatiques.« , nous explique-t-elle.
La solution intermédiaire c’est l’hybride. Il y a par exemple la 308R Hybride, un modèle parfait pour la ville. « Les gens vont pouvoir utiliser la partie thermique pour se déplacer plus loin. » Aujourd’hui, ces voitures hybrides sont très performantes. « La question de la pollution sonore aussi est importante : l’hybride est beaucoup moins bruyante que l’essence« , ajoute Mme Cardine.
[LT] En route vers Bordeaux avec « au volant » Audrey Rizzo, ingénieure loi de commande #voitureautonome ! #innoPSA pic.twitter.com/Xq1FmnZm6N
— PSA Peugeot Citroën (@PSA_news) 2 Octobre 2015
Et les voitures sans chauffeurs ? Mme Cardine nous confie que PSA procède à des tests, et que des brevets existent déjà. « On est au point au niveau de la technique. Les problèmes sont juridiques, en terme de responsabilité et d’assurance. Il faut penser à tout car il est hors de question de légiférer à postériori. Techniquement, on est prêts, mais les clients sont-ils prêts ? »
L’essai qui a eu lieu entre Paris et Bordeaux en octobre 2015 s’est déroulé sans encombre. Et le travail continue dans des centres d’essais. Pour Peugeot, c’est à la Ferté-Vidame, dans l’Ouest de la France, la plus grande propriété privée du pays close et à l’abri des caméras, en toute sécurité. Affaire à suivre, donc… Mais en attendant, Stéphanie Cardine nous conseille de passer notre permis : il pourrait nous être utile encore quelques années.