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L’Europe et la Grande-Bretagne : « je t’aime, moi non plus »

Jusqu’à 5 heure ce matin,  les chefs d’états européens se sont réunis toute la nuit à Bruxelles notamment à la demande du Premier ministre britannique David Cameron. Celui-ci souhaite renégocier la situation de la Grande-Bretagne dans l’Union Européenne. Si aucun accord n’est trouvé d’ici juin (date du referendum en Grande-Bretagne), l’Union européenne risque éventuellement de devoir dire au revoir à la deuxième plus grande puissance économique de l’Union Européenne et l’un des deux membres permanent (avec la France) du conseil de sécurité des Nations-Unies. 

Nigel Farage, chef de fil du parti euro-sceptique Skip

Nigel Farage, chef de fil du parti euro-sceptique U-kip

  • David Cameron, entre deux feux

Si David Cameron se dit personnellement pour le maintient de la Grande-Bretagne dans l’Union Européenne, il est sous la pression de l’Union-Européenne d’une part  et de sa droite souverainiste (beaucoup plus présente en Grande-Bretagne qu’en France) de l’autre. De plus c’est sans compter sur le parti Europhobe U-kip, en large progression depuis les élections européennes.

Ainsi il est dans l’obligation de revenir à Londres avec un accord grandement favorable à la Grande-Bretagne afin d’organiser une campagne réunissant conservateurs et travaillistes avant le référendum de Juin. Bien que difficile, cette situation présente également quelques avantages, il peut utiliser la droite souverainiste fortement implantée en Grande-Bretagne comme moyen de pression sur les chefs d’états européens en vu d’obtenir un accord plus favorable. Pourtant à l’issue des négociations de la nuit de jeudi à vendredi ce n’est toujours pas le cas.

David Cameron a d’ailleurs déclaré à l’issue de cette réunion aux journalistes : « j’étais là jusqu’à 5 heure du matin à travailler sur le dossier et nous avons fait quelques progrès mais il n’y a toujours pas d’accord« . Et il a également ajouté : « Comme je l’ai dit, nous aurons un accord seulement si la Grande-Bretagne obtient ce dont elle a besoin. Donc nous allons retourner dans cette pièce, nous allons encore travailler et je vais faire tout ce que je peux« .  La Grande-Bretagne bénéficie déjà aujourd’hui d’une situation spécifique vis à vis de l’Europe. Elle est en dehors de la zone euro et de l’espace Schengen.

 

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  • Vers un Brexit ? 

Bien que le premier ministre anglais ait un véritable moyen de pression sur les autres membres de l’Union Européenne, il doit faire face à des chefs d’états européens ne voulant pas céder sur de nombreux points, comme par exemple la privation des droits sociaux pour les citoyens européens arrivant en Grande-Bretagne. L’Allemagne et la France sont les premiers à s’opposer à cette mesure. Cependant les chefs d’états européens ne peuvent se permettre d’être trop dur avec le premier Ministre anglais. Si il rentre à Londres sans un accord favorable, nombreux seraient les Britanniques déjà peut enclin à l’Europe qui y verraient une humiliation. On risquerait  alors de favoriser une poussé des euro-sceptiques en Grande-Bretagne.

D’après les sondages, les Britanniques souhaitent majoritairement rester dans l’Europe mais la victoire n’est pas garantie, les indécis étant nombreux et la situation étant destinée à évoluer d’ici juin.

Hubert Védrine (ancien ministre des affaires Étrangères de François Mitterand et Jacques Chirac) a déclaré vendredi matin à l’antenne d’RFI :  « Le risque d’une sortie de la Grande Bretagne de l’UE existe, parce qu’un référendum c’est la roulette russe. »

Ce référendum pourrait en effet être comparé dans une certaine mesure au « non » l’ayant emporté en France et aux Pays-Bas en 2005, contre l’établissement d’une constitution européenne. A cette époque si le « non » l’avait emporté, une grande partie des votants votaient avant tout contre l’Europe et non contre la constitution européenne à proprement parler.

Si la situation est tendue pour la Grande-Bretagne et l’avenir de l’Union Européenne, elle peut encore être désamorcée, ce que souhaite l’ensemble des chefs d’états européens. David Cameron a déclaré Jeudi aux chefs européens : « si nous pouvons atteindre un accord qui est suffisamment solide pour persuader les britanniques de soutenir l’appartenance de la Grande-Bretagne à l’Union-Européenne, nous aurons alors l’opportunité de régler ce problème pour au moins une génération« .

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