L’En Avant Guingamp s’est imposé 2-0 au Roudourou face à l’Olympique de Marseille en ouverture de la 4è journée de Ligue 1. Une rencontre qui lance la saison des Guingampais et qui replonge l’OM dans son marasme. Explications.
L’Olympique de Marseille se déplaçait en Côte d’Armor dans le but d’y prendre les trois points. Logique pour un club qui vise le podium. Mais l’OM se déplaçait surtout avec de nombreuses (in)certitudes. Celles d’un club qui doit confirmer sa victoire 6-0 face à un promu très loin d’être à la hauteur dans le jeu mais surtout celles d’une équipe en (totale ?) reconstruction depuis le départ de Bielsa. En face, une équipe qui a connu 3 défaites en autant de rencontres. Cette rencontre s’annonçait déjà capitale pour les Guingampais et charnière pour l’OM qui pouvait enchaîner, malgré un repos forcé pour cause de trêve internationale.
A croire que ce sont les Guingampais qui avaient le plus envie de gagner.
Des Guingampais pas très Briand, mais prolifiques
A la 72è minute, sur une action qui porte à confusion, Cabella se fait (il)légalement déposséder du ballon par Diallo. Briand part à la limite du hors-jeu puis résiste au retour de Manquillo. Il trouve Privat qui n’a plus qu’à pousser la balle dans les cages vides de Mandanda. Si pour le premier but les Marseillais peuvent crier à l’injustice, autant le deuxième est le résultat d’une superbe frappe. Un quart d’heure plus tard, aux 25 mètres, Nicolas Bénézet contrôle pied droit puis enchaîne pied gauche. Mandanda, trop court, ne peut que dévier le ballon dans ses cages. Pourtant, le début du match ne laissait pas présager un tel succès côté guingampais.
Contrairement au reste de la première mi-temps, le début du match laissait espérer un tout autre scénario. Enfin presque. Fauché dans la surface par Lassana Diarra, qui a pris un jaune pour l’occasion, Jimmy Briand obtient un pénalty non transformé par Sloan Privat. Pourtant les Guingampais n’avaient besoin que d’un but pour lancer leur saison. S’ensuit de doutes et d’atermoiements marqués par un manque de réalisme chronique. Sans réelle envie difficile de faire la différence, surtout face à l’OM. 31% de possession à la mi-temps. Les Guingampais pèchent dans la dernière passe mais également à la finition. Bénézet, Briand, Privat, Diallo, tous s’y mettent à plusieurs, chacun à leur tour pour 3 tirs cadrés seulement en une heure de jeu. Trop de déchets techniques sont présents dans le jeu pour pouvoir mettre à mal la défense olympienne.
En fin de match, les Guingampais ont réussi à trouver le sursaut d’orgueil nécessaire pour pouvoir s’imposer pour la première fois de la saison. Une vraie bouffée d’air frais avant la trêve internationale du week-end prochain.
Les Marseillais, quant à eux, replongent dans leurs doutes.
Dominer n’est pas gagner
C’est un adage connu de tous les footballeurs mais qui s’avère parfois inexorable. Tout allait de guingois pour des Marseillais ingambes. Trop d’imprécisions et de fioritures dans les trente derniers mètres pour inquiéter Lössl. Le gardien breton a été l’auteur de nombreuses parades décisives, notamment pour préserver l’avantage de son équipe à 1-0. Malgré un avantage au nombre de tirs (14 pour Marseille, 12 pour Guingamp), l’OM ne trouve pas la solution. Pourtant, ce n’est pas faute d’essayer: Cabella, Alessandrini, Batshuayi, pour autant d’échecs. A l’instar de leur adversaire du soir, il y a trop de déchets dans la dernière passe. Trop de mauvais choix également. Mais, contrairement à l’EAG, l’OM ne l’a pas mise au fond. Manquillo s’est retrouvé seul sur son aile à de nombreuses reprises sans pour autant avoir reçu le ballon. Les quelques ballons qui ont été reçus l’ont été dans des conditions déplorables. Tout n’était pas parfait tactiquement côté guingampais mais l’entrejeu marseillais a bien été muselé. L’utilisation des ailes a été assez homogène mais le bon bloc défensif breton a annihilé toutes les tentatives olympiennes. Pour le reste, l’inefficacité s’en est chargée. Les entrants n’ont pas non plus été d’un très grand apport sur le plan offensif. Les quelques jours restant avant la fermeture du mercato (mardi 1er septembre à 00h) seront déterminant. Il faudra à tout prix trouver un concurrent à Batshuayi, encore un peu tendre pour assurer au plus haut niveau et trop irrégulier dans la finition pour ne pas être soumis à une forte concurrence notamment quand on sait que la Ligue Europa approche.
Il y a un autre adage qui dit qu’il vaut mieux gagner six fois 1-0 plutôt qu’une fois 6-0. L’OM d’Elie Baup s’en était grandement inspiré. Sur le plan comptable, l’OM de Michel devrait en faire de même. La trêve internationale va également permettre à l’Espagnol d’apposer sa griffe. Et avec trois défaites en quatre matchs, il faudra vite aller de l’avant pour ne pas finir comme face à Guingamp.