Lionel Messi est l’une de seules grandes stars présentes lors de ce Mondial. Celui qui s’est qualifié hier pour sa première finale de Coupe du monde a pourtant un parcours peu commun : peu compris, dans une bulle, loin des clichés du footballeur typique, retour sur l’itinéraire du natif de Rosario.
La pépite de la Masia
Lionel Messi est l’enfant prodige de Rosario, troisième ville d’Argentine, d’une famille modeste. Un garçon discret pour qui, le seul moyen de s’exprimer était balle au pied. Lui qui mesurait seulement 1m11 à 11 ans, était bien en dessous de la normale pour son âge. Un ‘handicap’ dont il va faire une force. Ce qui n’est d’ailleurs pas sans nous rappeler un certain Mathieu Valbuena qui s’était vu refuser l’entrée au centre de formation de Bordeaux à cause de sa petite taille.
Mais contrairement à Valbuena, Messi, lui, a très vite intégré la Masia, centre de formation du FC Barcelone. Il y débarque à 13 ans et inscrira 59 buts sur les 45 matches auxquels il prendra part. Il joue son premier match pro lors du derby entre les deux clubs catalans en s’opposant à l’Espanyol Barcelone. En 2006, il est le plus jeune joueur à inscrire un hat trick (trois buts consécutifs) lors d’un Clasico.
Messi c’est à lui seul un palmarès de 22 titres : 6 Liga BBVA, 5 Supercoupes d’Espagne, 2 Coupes d’Espagne, 3 Ligues des Champions, 2 Coupes du monde des clubs, 1 victoire aux J.O, 1 Coupe du monde des moins de 20 ans. Souvent qualifié de surdoué, certains confient même qu’il serait atteint d’une forme d’autisme Asperger qui lui assure une forte concentration et une bonne capacité d’analyse, soit l’essentiel pour un sportif de haut niveau.
Le pépin fiscal
Malgré son génie reconnu et salué par tous, Lionel Messi n’est pas blanc comme neige. En effet, l’extra sportif l’a rattrapé. En cause : un problème fiscal apparu l’an dernier. L’argentin et son père ont été accusés d’avoir fraudé le fisc espagnol. Les deux hommes ont du s’en expliquer devant la justice après une mise en examen et ont remboursé l’équivalent de cinq millions d’euros en modifiant la fiche d’imposition du joueur durant deux années de suite (2010 et 2011).
Le montant total de la somme cachée est estimé à 10 millions d’euros. Entre un salaire qui avoisine les 20 millions d’euros annuels et des revenus issus de sponsor du même prix, l’Argentin a certainement écorné son image de sportif parfait aux yeux du monde au travers de cette affaire.
Le parallèle avec Cristiano Ronaldo
Ces dernières années, on retrouve deux joueurs impliqués dans la fameuse course au ballon d’or. D’une part, Léo Messi, 4 fois titré sur quatre années consécutives (un carton plein), et de l’autre, Cristiano Ronaldo, Ballon d’Or 2008 (il était alors à Manchester United).
Il ne faut pas oublier que ce trophée est au départ une idée de l’hebdomadaire France Football, repris en collaboration par la Fifa. Il s’agit désormais beaucoup plus d’un concours de popularité que d’un prix sportif. Les joueurs votent pour leurs amis ou par défaut. Pire, les votes seraient truqués… Pour exemple, en 2012, Winnie Schäfer, alors sélectionneur de la Thaïlande, avait voté pour Sergio Busquets, le milieu défensif du Barça, tandis que des pépites comme Iniesta et Xavi, qui avaient été les stars du mondial 2010, étaient en lice. Il n’en est en réalité rien car il a clamé haut et fort avoir voté pour Leo Messi. Thiago Silva, quant à lui, avait inscrit le nom de « Cristiano Ronaldo » mais son vote a finalement été attribué à Messi. Des soucis qui décrédibilisent le trophée.
Mais cette année, il a été rattrapé par son meilleur ennemi : Cristiano Ronaldo. Le blaugrana paie le prix d’une saison passive. En effet, il a eu une stratégie avec le FC Barcelone cette année en ne se donnant pas à fond avec son club, l’objectif étant de s’économiser un maximum avant le Mondial. Un non-travail qui paye lorsque l’on voit que l’Albi-céleste est finaliste et peut-être vainqueur de cette Coupe du monde ce dimanche.
La passion argentine
Il est le deuxième meilleur buteur de l’Histoire de l’Argentine derrière Batistuta, avec 42 buts contre 56. Le mythe Messi réside sur le fait qu’il a su faire renaître une équipe argentine au point mort depuis 1986 (deux titres, en 78 et 86 justement).
Hier, sans Kun Agüero au coup d’envoi, et avec l’absence de Di Maria également, « le petisso », comme le surnomme Omar Da Fonseca, était associé à Ezequiel Lavezzi et Gonzalo Higuain. Il a pu aller chercher des ballons et aider au milieu de terrain. Néanmoins, le barcelonais n’a pas effectué son meilleur match en sélection face aux Pays-Bas et même si son tir au but, après les prolongations était loin d’être le plus beau (à voir ceux de Garay et Rodriguez, d’une frappe forte), il a contribué au succès de l’Albi-céleste qu’il qualifie en finale de ce Mondial pour la cinquième fois de son Histoire. Les hommes d’Alejandro Sabella affronteront l’Allemagne. Ils ont d’ailleurs été éliminés par la Nationalmannschaft en 2006 et 2010 en Quarts.