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L’Italie se dirige vers la reconnaissance des couples homosexuels

Le Sénat italien a approuvé ce jeudi 25 février le projet de loi sur les unions entre personnes du même sexe. Cependant, le débat est encore ouvert pour les couples homosexuels en Italie.

Après des années de luttes, de manifestations, de débats ainsi que de fortes oppositions, les couples homosexuels italiens pourraient finalement voir leur statut reconnu juridiquement. Le Sénat italien vient d’adopter le projet de loi « Cirinnà », du nom de la députée du Parti Démocrate (PD, parti majoritaire de gauche modérée). Le texte, qui doit être approuvé par la Chambre des Députés avant d’entrer en vigueur, représente une vraie révolution pour l’Italie. En effet, la loi Cirinnà créerait les « unions civiles » et reconnaitrait donc aux couples homosexuels un statut juridique très proche de celui des couples mariés.  Les couples homosexuels seront finalement considérés comme les couples hétérosexuels du point de vue juridique et ils auront le droit à l’inscription à l’état civil, au choix entre différents régimes patrimoniaux, à la succession.

"Il est temps d'être civils : Italie, réveille-toi !", la campagne lancée sur les réseaux sociaux par les partisans des unions civiles.

« Il est temps d’être civils : Italie, réveille-toi ! », la campagne lancée sur les réseaux sociaux par les partisans des unions civiles.

En s’exprimant sur l’adoption du texte par le Sénat, le Président du Conseil italien Matteo Renzi s’est déclaré très satisfait et a défini l’approbation du texte comme un « moment historique » car « c’est l’amour qui a gagné ».

A lire aussi : Matteo Renzi : le temps du bilan

L’Italie est parmi les derniers grands pays européens à ne pas reconnaitre les unions entre personnes du même sexe. Elle a, de plus, toujours été sous l’influence du Vatican. Si l’Eglise catholique a traditionnellement été hostile à la reconnaissance de droits aux couples du même sexe, perçus comme une menace à la famille traditionnelle, le Pape a récemment démontré une ouverture vers ces questions. Lors d’une conférence de presse, le Pape François a affirmé qu’il ne veut pas se « mêler de la politique interne du pays » car « ce n’est pas le rôle du Pape ». Cette déclaration représente une ouverture remarquable dans l’attitude de l’Eglise, qui a souvent revendiqué un certain droit de s’exprimer par rapport aux questions de politique interne italiennes.

Une de nombreuses manifestations en faveur des unions civiles.

Cependant, le débat est loin d’être terminé en Italie. Le projet de loi Cirinnà n’a pas satisfait les nombreuses associations qui défendent les droits des couples homosexuels, qui continuent à faire entendre leur voix sur les réseaux sociaux et dans les médias. En effet, la version initiale du texte contenait aussi des articles sur la possibilité de « stepchild adoption », c’est-à-dire le mécanisme qui permet d’adopter l’enfant naturel de son ou sa partenaire et qui serait le seul moyen d’obtenir une reconnaissance juridique pour des parents gays. Cette partie du projet de loi a été supprimée lors du passage du texte au Sénat, faute d’une majorité de centre-gauche assez forte.

A lire aussi : PMA : légalisation de l’adoption pour les couples homosexuels

Si la reconnaissance d’un statut juridique semble désormais être une réalité pour les couples du même sexe en Italie, la pleine jouissance de droits tels que l’adoption est encore très loin. Ce projet de loi constitue alors une extraordinaire avancée pour les homosexuels ou une petite concession pour amadouer ceux qui réclament des droits ?

Crédit photo à la une : espresso.repubblica.it

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