Les autorités italiennes ont fait appel à l’Egypte afin d’avoir des réponses claires sur la mort du chercheur Giulio Regeni, dont le corps a été retrouvé au Caire le 3 février.
Les rapports entre Rome et Le Caire sont de plus en plus tendus : si les autorités italiennes réclament toute la vérité sur l’assassinat de Giulio Regeni, l’Egypte refuse de donner des informations claires sur la question.
L’italien, chercheur à l’Université de Cambridge, résidait en Egypte depuis septembre 2015 pour mener des recherches essentielles pour sa thèse. Son corps a été retrouvé au Caire le 3 février dernier et les autorités italiennes ont immédiatement exigé de clarifier les circonstances de la mort. En effet, il a tout de suite été évident que le décès de Regeni avait été causé par des blessures mortelles, résultat de tortures violentes et prolongées.
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L’appel des autorités italiennes
Le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni a demandé au gouvernement égyptien d’établir « toute la vérité », afin de « découvrir les responsables de cet horrible crime et les livrer à la justice ». Il a également envisagé la possibilité d’entamer des enquêtes du côté italien, parallèlement à celles officielles menées par l’Egypte.
L’Italie est plutôt méfiante vis-à-vis des autorités égyptiennes, qui dès le début des recherches n’ont pas collaboré. Des éléments fondamentaux pour le déroulement de l’enquête, comme les enregistrements des appareils de surveillance du quartier où Regeni a été aperçu quelques instants avant sa disparition, ont été négligés par les forces de police.
Une possible responsabilité de l’Etat égyptien
Selon le New York Times, en charge de l’affaire depuis que le corps du jeune chercheur a été trouvé, le manque d’informations sur la disparition et la mort de Regeni n’est pas une simple coïncidence. En effet, les forces de police égyptiennes auraient cherché à dissimuler leur responsabilité dans le décès.
Les premiers résultats des enquêtes semblent indiquer que le jeune homme a été enlevé par des agents de police égyptiens le 25 janvier, jour de sa disparition. Les tortures et les violences subies par Regeni auraient été causées par les officiers de polices lors d’un interrogatoire, au cours duquel l’italien aurait été accusé d’être proche de l’organisation Frères Musulmans, considérée comme un mouvement terroriste par l’Etat égyptien.
Moving memorial service for #GiulioRegeni outside the Italian embassy today. #justiceforgiulio pic.twitter.com/8NSZuj9O8u
— Patrick Greenfield (@Greenfpa) 12 Février 2016
#justiceforGiulio
Malgré les efforts des institutions égyptiennes pour ne pas créer du scandale autour du décès de l’italien, l’affaire Regeni a désormais pris une ampleur européenne. Les collègues et amis du chercheur se sont regroupés devant l’ambassade italienne à Londres et le web se mobilise à travers l’hashtag #justiceforGiulio.
Crédit photo à la une : lefigaro.fr