Hier soir s’est déroulé le premier débat de la primaire de gauche. Les 7 candidats socialistes se sont exprimés sur leurs positions dans un débat qui sur le fond n’en était pas un.
Les candidats de la Belle Alliance Populaire se donc affrontés hier soir sur TF1. Arnaud Montebourg, Manuel Valls, François Rugy, Vincent Peillon Benoît Hamon, Sylvia Pinal et Jean-Luc Bennahmias se sont opposés dans un débat qualifié de « soporifique » par les commentateurs.
Le débat s’est ouvert sur le bilan du quinquennat de François Hollande. Etant pour la plupart d’anciens ministres de ce quinquennat, aucun des candidats n’a ouvertement critiqué ce bilan. Cependant, des critiques ont fusé sur l’utilisation du 49.3, sans doute adressées à l’ancien premier ministre Manuel Valls. Ce dernier s’est quant à lui défendu sur ce quinquennat qui est aussi le sien. « En 2012, il fallait redonner des marges à nos entreprises. Nous l’avons fait. Depuis 18 mois, notre économie a recréé 260.000 emplois ».
Le terrorisme et l’éducation, des sujets qui font l’unanimités
Sur les questions de sécurité du territoire, les 7 candidats ont sur le fond les mêmes convictions. Il faut augmenter les moyens et les effectifs des forces de l’ordre. « Je souhaite la création de 5000 postes supplémentaires dans les forces de l’ordre » explique Vincent Peillon. Arnaud Montebourg tacle même Nicolas Sarkozy sur la baisse des effectifs qu’il avait engendré lors de son mandat. Valls accuse également François Fillon. Sylvia Pinel souhaiterait de son côté un accompagnement pour ceux qui se radicalisent sur internet.
Le seul point qui ne fait pas l’unanimité, c’est la déchéance de nationalité. « La déchéance de nationalité introduit une inégalité fondamentale entre citoyens » critique Benoît Hamon. Manuel Valls assume toutefois pleinement sa position sur le sujet, expliquant que cette loi vise les terroristes et non les enfants de la patrie.
Du côté de l’éducation, là encore les candidats sont unanimes. Il faut revaloriser les professeurs et lutter contre les inégalités à l’école. « La clé, c’est la mixité sociale à l’école. Sans mixité scolaire, il n’y aura pas de mixité sociale. » explique Benoît Hamon. « Il faut plus de professeurs dans les écoles. Il est nécessaire qu’il y ai plus d’enseignants que de classes » rajoute Jean-luc Bennahmias.
Au sujet des exécutions ciblées de terroristes par François Hollande, tous les candidats se rangent derrière lui. Arnaud Montebourg a même affirmé être prêt à prendre ce genre de responsabilité si nécessaire.
La loi travail et le revenu universel divisent les candidats
Si les échanges sont restés très linéaire, certains sujets ont cependant (enfin) créé le débat. La loi travail notamment, défendu par l’ancien premier ministre et très critiquée par Vincent Peillon. « Elle n’a pas été discutée avec le parlement et les organisations syndicales car il y a eu un coup de force avec le 49.3 » tacle l’ancien ministre de l’éducation nationale. « Il faut rapidement abroger la loi travail » continue Arnaud Montebourg.
Manuel Valls a bien évidement défendu cette loi. C’est pour lui une vraie avancée dans le milieu du travail et il ne comprend pas que l’on puisse vouloir l’abroger. « Cette loi, ce sont des droits nouveaux pour les salariés. » s’est défendu l’ancien premier ministre. François Rugy et Sylvia Pinel on quant à eux reconnu que cette loi donne une vision moderne de la gauche.
Le revenu universel est sans doute le sujet le plus controversé. Mesure phare de Benoît Hamon, Vincent Peillon s’y oppose catégoriquement. « Il faut la mettre en place par étape. Il faut d’abord un RSA à 600 euros, le rendre automatique et le distribuer aux 18-25 ans. » explique le conseiller régional d’Ile-de-France.
« Qui paiera ce coût de 400 milliard d’euros par an ? » rétorque Vincent Peillon. De son côté, Manuel Valls reste prudent. Il prône une société du travail, qui soit valorisé. Il préfère une augmentation de la prime d’activité et une fusion des minima sociaux. Seul Jean-Luc Bennahmias défend également l’idée d’un revenu universel.
Des audiences bien plus faible que le premier débat de la droite
Diffusé sur TF1 et sur RTL, le débat a attiré 2 millions de téléspectateurs de moins que le premier débat de la primaire de droite. Seul 3,8 millions de téléspectateurs l’ont suivi jusqu’à 23h30, contre 5,6 millions pour celui de la primaire de droite et du centre. Vu comme un débat sans grand intérêt par les commentateurs, ce premier round semble à l’image d’une gauche disqualifié dès le premier tour dans les sondages. Des scores qui conforte toutefois Emmanuel Macron dans sa course à la présidentielle.