Le président sénégalais Macky Sall, au pouvoir depuis 2012, souhaite réduire son mandat de sept à cinq ans. Une proposition étonnante à l’heure où de nombreux présidents africains font tout pour s’accrocher au pouvoir…
Une réduction du mandat présidentiel
Au Burundi, Pierre Nkurunziza mène son pays au bord de la guerre civile pour se maintenir au pouvoir malgré de nombreuses manifestations à Bujumbura, un référendum controversé et la pression de la communauté internationale. Lundi dernier à Brazzaville, le Parti Congolais du Travail (PCT) a investi le président Denis Sassou-Nguesso, qui totalise un règne de 32 ans à la tête du Congo-Brazzaville, comme candidat pour la future élection présidentielle de mars prochain. Bref en Afrique, on ne compte plus les chefs d’État qui en sont à leurs énièmes mandats et qui souhaitent se maintenir au pouvoir par tous les moyens : changement de la Constitution voire terreur sur le peuple.
Cependant au Sénégal, il en est tout autrement. L’actuel président, Macky Sall, avait annoncé lors des vœux à la nation du 31 décembre 2015 sa volonté de réduction de son mandat en cours de sept à cinq ans afin de « renforcer la démocratie sénégalaise ». Pour cela, un projet de révision constitutionnelle a été présenté le dimanche 17 janvier 2016.
Et d’autres changements constitutionnels pour le Sénégal
En plus de la réduction du mandat présidentiel, d’autres mesures ont été présentées dans ce projet de révision constitutionnelle. Le chef de l’État devra avoir moins de 75 ans le jour du scrutin et être « exclusivement sénégalais » (entendez par là qu’il ne devra pas avoir de double nationalité, ce qui empêchera par exemple le fils de l’ancien président Karim Wade de se présenter aux élections présidentielles car il est de nationalité franco-sénégalaise). De plus, Macky Sall propose que l’Assemblée Nationale ait un droit de contrôle sur l’action gouvernementale : les ministres pourront donc être entendus par les députés.
Par ailleurs, cette révision constitutionnelle inclut des droits et des devoirs concernant les citoyens comme « le droit à un environnement sain et l’obligation de s’acquitter de ses obligations fiscales ».
Ce projet de révision constitutionnelle suscite de nombreux débats au Sénégal. Mais avant tout changement, il devra être soumis au Conseil Constitutionnel et un référendum pourrait être organisé pour demander l’approbation des Sénégalaises et des Sénégalais pour une révision de la Constitution de 2001.