Après un an et demi d’absence dans les kiosques, le magazine gay Têtu fait son grand retour avec une nouvelle ligne et une interview d’Emmanuel Macron.
Le titre avait été placé en liquidation judiciaire en juillet 2015, à cause d’une parution papier déficitaire malgré la bonne santé du site de Têtu. Faute de repreneurs, les employés avaient été licenciés. Mais à la fin de cette même année, le site internet a fait son retour, celui-ci affichant actuellement un demi-million de visiteurs uniques par mois. La startup iDyls, actuelle propriétaire de Têtu a donc décidé de relancer une version papier bi-mensuelle à 50 000 exemplaires.
« On est assez confiants, il y a une vraie attente de la communauté gay quant au retour de ce média » – Julien Maquaire, directeur de la publication.
Emmanuel Macron pour relancer le magazine
Têtu frappe un grand coup pour son retour avec une interview du candidat à l’élection présidentielle de 2017, Emmanuel Macron. Dans un long entretien, celui qui avait fait polémique en évoquant « l’humiliation » subie par les opposants au mariage pour tous, revient notamment sur sa supposée homosexualité. En effet, des rumeurs s’étaient propagées en janvier dernier sur une prétendue relation avec le patron de Radio France, Mathieu Gallet. Il y avait alors coupé court avec humour lors d’une réunion publique.
Dans Têtu, il dénonce alors cette polémique, assurant qu’il le « dirait » et « vivrait » son homosexualité si elle était réelle :
« Cette polémique était folle et deux choses sont odieuses derrière le sous-entendu: dire qu’il n’est pas possible qu’un homme vivant avec une femme plus âgée soit autre chose qu’homosexuel ou un gigolo caché, c’est misogyne et c’est aussi de l’homophobie. Si j’avais été homosexuel, je le dirais et je le vivrais ».
Nouvelle ligne pour Têtu
Le magazine abandonne les beaux mâles musclés et huilés en une. » Internet est là pour ça. », avance Adrien Naselli, le nouveau rédacteur en chef. Un style plus militant, qui tranche avec la précédente version de Têtu. La dizaine de journalistes souhaite donc redonner de l’importance aux questions politiques dans le magazine, tout en proposant des sujets sexo, mode de vie ou culturels.