La mairie FN d’Hayange (Moselle) projetterait d’expulser le Secours Populaire, car ce-dernier ferait selon lui de la propagande pro-migrants. L’association a rétorqué en refusant de rendre les clefs du local dont elle disposait.
L’expulsion des migrants, et des associations qui les protègent
En effet, la mairie ayant jugé excessivement « pro-migrants » le Secours populaire, elle lui incombe de quitter les lieux. L’association aurait jusqu’à demain pour évacuer son local. L’Agence France-Presse nous informe que la municipalité (FN, on le rappelle) menace même d’expulser l’antenne locale du Secours populaire. Il qui occupait jusqu’à présent un local municipal à titre gratuit.
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Accusé de « propagande pro-migrants »
Le maire assume pleinement cette décision. Il se justifie d’ailleurs en présentant ce choix politique comme légitime. Et quasiment comme de la légitime défense de l’objectivité et de la transparence.
« Je n’ai rien contre le Secours populaire, mais [à Hayange] la présidente et le trésorier sont des militants du PC, qui font de la propagande pro-migrants toute l’année » et « utilisent l’image du Secours populaire pour faire de la politique », s’explique Fabien Engelmann, le maire en question.
Réponse de l’association et mise en perspective
L’AFP a pu ensuite recueillir le témoignage de Anne Duflot-Allievi, la présidente du comité local de l’association Secours Populaire. « Nous n’avons pas l’intention de rendre les clefs, ni de partir. Nous n’avons pas vidé ni nettoyé le local. Nous voulons continuer à venir en aide à nos 776 bénéficiaires », revendique-t-elle. Toujours d’après la présidente, le maire imputerait sa décision aux propos qu’elle a tenus fin 2015, concernant un goûter de Noël dont les enfants de migrants auraient été exclus sur ordre municipal.
Mais le conflit est certainement plus large, la gestion des migrants étant éminemment politique il semble normal que des frictions aient lieu, notamment dans une municipalité d’extrême droite catégorique sur son désir d’expulsion. Alors que la mairie fait pendre la menace des huissiers au nez de l’organisation caritative, il est important de préciser que l’association distribue de la nourriture, des vêtements, et aide des familles dans le besoin, sans distinction.
Crédits photo à la Une : AFP