Samedi se terminait la 45ème édition du Forum Economique Mondial de Davos, en Suisse. Pendant 4 jours et sous haute sécurité, les chefs des plus grandes entreprises mondiales, des ministres ou encore des universitaires se sont réunis, débattant notamment cette année de la 4ème révolution industrielle (l’informatique) ou encore des crises migratoires. Cet évènement est considéré comme un rassemblement des riches, des puissants par une frange de la société. Le forum de Davos a souvent été taxé d’hypocrisie, d’être bling-bling, voir même déconnecté de la réalité.
Un sommet qui fait grincer des dents
Depuis plusieurs années, Davos fait l’objet de polémiques, toutes plus ou moins légitimes. C’est pourquoi en France par exemple, plus nombreuses sont les personnes connaissant le prix du ticket d’entrée (19.000 dollars, sans compter la cotisation annuelle de 54.000 dollars) que celles pouvant dire qui était à Davos et pourquoi.
Vous l’aurez sans doute compris, il s’agit d’une réunion relativement fermée, réservée aux plus grandes compagnies. Mais une fois la barrière financière dépassée, il n’y a aucunes véritables contraintes pour participer à ce sommet. De plus si vous êtes une célébrité comme par exemple Pharrell Williams ou encore Bono, vous pouvez être invité à intervenir dans le cadre de conférences sur la lutte contre le réchauffement climatique. Mais c’est également le cas pour un grand nombre de chefs d’entreprises célèbres comme par exemple Bill Gates ou encore pour certains dirigeants politiques comme David Cameron, intervenant notamment lors de la conférences sur le rôle de la Grande-Bretagne dans le Monde et plus particulièrement en Europe.
Le prix exorbitant des tickets d’entrée n’a pas été la seule critique ; le Forum s’est également fait attaquer pour le très faible nombre de femmes présentes ou encore l’emprunte carbone générée par les nombreux jets et hélicoptères utilisés par les divers PDG se rendant à Davos pour débattre des questions climatiques. En effet, il y avait moins de 20% de femmes et plus de 1700 jets privées présent lors de l’événement. Mais il faut replacer ces critiques dans un contexte bien précis, à savoir que le forum de Davos correspond à une réalité : c’est une réunion des élites, et c’est donc une représentation d’une partie du monde, pour le meilleur et pour le pire.
Le Forum Economique Mondial, « engagé à améliorer l’état du monde »
Le Forum Economique Mondial présente donc son lot d’imperfections, cependant il comporte également de nombreux et solides atouts. C’est l’occasion pour de nombreux entrepreneurs de l’ensemble de la planète de se réunir, créant pour certains de nouveaux liens commerciaux mais également de donner des réponses à des problèmes concernant l’ensemble de la société. Davos est également un moyen d’entretenir des relations directes entre les différents secteurs publics et privés, au nom de la croissance économique et de l’intérêt général, comme il est indiqué sur leur site internet.
Le Forum Economique tente donc de répondre à des enjeux sur lesquels il peut avoir les moyens d’agir, les conférences permettant aux décideurs de mieux comprendre les problèmes et les enjeux auxquels ils seront destinés à faire face dans les années à venir. Cependant, et c’est bien là une limite de Davos, assister aux différentes conférences n’engage en rien l’audience à prendre des positions précises vis-à-vis des sujets dont il est question. Ces conférences ont avant tout un rôle informatif.
La conférence d’ouverture portait sur les migrants et les meilleures moyens de les intégrer dans notre société. Tout cela était donc traité sous un angle purement économique. Le directeur de l’OIM (organisation internationale pour les migrants) a d’ailleurs déclaré : « il faut insérer les réfugiés aussi rapidement que possible dans l’économie ». Christine Lagarde, Directrice Générale du FMI considère que l’arrivée de migrants est une véritables opportunité pour la croissance. Ainsi, la plupart de interventions suivent une ligne libérale, tout en étant extrêmement progressiste sur les questions sociales. Le message voulant être véhiculé étant celui d’un capitalisme à caractère humain.
Egalement lors de Davos ont pu être observés de véritables progrès diplomatiques, comme par exemple sur la question chypriote (L’Ile est divisée le long de la ligne de cessez-le-feu par un mur entre Chypre et la partie turque de l’île depuis 1974). Le leader de la partie turque de Chypre et le Premier ministre chypriote se sont serré la main devant les caméras (ci-dessous), une première depuis 1974, espérant ainsi engager un processus de paix.
Pour ce qui est de la France cette année, Davos est un succès . Les participants français étaient bien plus nombreux que les années précédentes (96 français pour l’édition 2016), le gouvernement réussissant à renvoyer à l’international une image business-friendly, favorable au développement international permettant ainsi d’attirer des investisseurs étrangers.