Des manifestations ont eu lieu mercredi matin dans la capitale administrative de Pretoria. La réclamation? La démission du Président Jacob Zuma, rien que cela. Son implication dans divers scandales nationals embarrasse l’Afrique du Sud et ridiculise le concept de démocratie dans le pays, scandent les manifestants. En effet, les accusations sont graves: corruption, détournement de fonds et entrave à la justice.
Jacob Zuma n’arrange décidément pas son cas. Le Président, ancien bras droit de Nelson Mandela sous le régime d’apartheid, cumule les scandales depuis son élection présidentielle de 2009. En 2005 déjà, alors qu’il est à la tête de l’ANC, le parti populaire de Mandela, il comparait au tribunal pour des accusations de viol sur une femme de 31 ans qu’il savait infectée du VIH. Il provoque une tollé internationale en expliquant qu’il a pris une douche après avoir eu une relation sexuelle consentie pour minimiser le risque de transmission. Il sera déclaré non-coupable, ce qui ne convainc pas une grande partie de la société civile Sud Africaine. D’autres scandales tout aussi hallucinants vont suivre:
1. En 2013, un jet privé transportant des hommes d’affaires Indiens se pose à la base militaire de Pretoria.
Les passagers se rendent à une fête où vont se retrouver des magnats du business Sud Africain, au Sun City – un casino qui se situe dans les hauteurs de la capitale. Les militaires de la base ont autorisé l’atterrissage, alors qu’il n’était pas officiel et interdit, constituant un abus d’une base sécurisée. L’événement se transforme en un scandale politique majeur et la faute retombe sur le Président Zuma qui seul a l’autorité d’autoriser ce genre d’exception. Une affaire qui lui colle à la peau…
2. En 2014 éclate le scandale Nkandla.
Kwazulu Natal est une province située au Sud Est de Johannesburg où se trouve la résidence « Nkandla » de Jacob Zuma. Des travaux de ‘sécurité’ devaient être entrepris dans la résidence, mais une enquête révèle que $24 millions en provenance de l’état ont servi à construire une piscine, un amphithéâtre et un centre de visite. Durant 2 ans, Zuma se bat pour ne pas avoir à repayer cet argent aux contribuables. Chaque fois qu’il entre au Parlement, l’opposition scande « Pay back the money! » (Rendez l’argent!)
La demeure Nkandla. Crédit: Times Live
3. En 2016, l’heure est au scandale Gutpas.
Les frères Gupta, originaires d’Inde, sont actionnaires de plusieurs compagnies en Afrique du Sud, allant du transport aérien, d’entreprises minières, énergétiques, technologiques jusqu’aux groupes médiatiques. Leurs relations étroites avec le Président ont toujours fait jaser, et cela encore plus depuis que Zuma a tenté de bloquer la publication d’un rapport qui détaille comment certaines nominations ministérielles auraient directement bénéficié les business Gutpas.
Les frères Gutpas. Crédit: BBC
Des liaisons dangereuses à leur révélation publique, il n’a qu’un pas… La réputation de Jacob Zuma est entachée depuis longtemps, il connait des attaques et critiques acerbes depuis sa première investiture en 2009. Reste à voir s’il tiendra jusqu’à la fin de son deuxième mandat, qui se termine en 2019.
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