Dans deux semaines, le dimanche 13 novembre, aura lieu le marathon de Nice-Cannes. Un temps menacée suite à l’attentat du 14 juillet sur la promenade des Anglais, finalement maintenue, la course partira de l’Allianz Riviera. Johan Rouquet va y participer. Ce jeune étudiant en journalisme, avec l’aide de ses camarades Adrien Fonteneau, Maxime Monthioux et Nicolas Pelletier, a décidé de chausser les baskets en hommage aux victimes de la barbarie. Rencontre avec ce coureur néophyte, qui n’abandonne pas malgré les conditions défavorables.
Peux-tu te présenter en quelques mots : tes études, d’où tu viens, etc. ?
Je viens de Toulouse, et j’ai fait un bac STG comptabilité suivi d’une licence de comptabilité. J’ai toujours aimé les chiffres, mais malgré ça, je me suis orienté vers le journalisme sportif à Nice. J’ai toujours aimé le sport, partager des émotions. Le niveau était trop élevé pour moi pour pratiquer, alors j’ai préféré le sport sous un autre angle : celui du journalisme.
Comment t’est venue l’idée de participer à ce marathon Nice-Cannes ?
Je ne suis jamais allé à Nice, seulement une fois pour visiter les appartements avant de m’y installer. Je ne connais bien Nice qu’à travers la promenade des Anglais, qui s’est retrouvée meurtrie le 14 juillet dernier. J’ai appris le drame le lendemain matin avant d’aller travailler ; j’étais bouleversé. Puis j’ai vu une publicité pour le marathon de Nice-Cannes, et sur la possibilité qu’il soit annulé. Ça a été un déclic : je veux courir le marathon en hommage à toutes ces victimes.
« Quand je passe devant les centaines de peluches et banderoles en hommage aux victimes, je me sens obligé de couper la musique. »
Quel est ton programme d’entraînement pour préparer ce marathon ?
D’abord, je n’ai jamais réellement couru de ma vie. Ma passion, c’est le basket-ball (je mesure 1,91m). Alors forcément, quand on part de zéro, ça demande encore plus de travail. Je me suis fait un programme sur 16 semaines depuis fin juillet. Je cours entre 45 minutes et une heure en semaine, et jusqu’à 2 heures le samedi, de quoi faire un semi-marathon à peu près. Généralement, je cours sur la promenade des Anglais. Même si le marathon n’y passera pas, c’est important de continuer à s’y entraîner. Quand je passe devant les centaines de peluches et banderoles en hommage aux victimes, je me sens obligé de couper la musique.
Tu as monté ce projet de courir le marathon avec des amis à toi. Quelle aide t’ont-ils apporté ?
À la base, j’étais seul. Puis j’en ai parlé à des amis de mon école, avec qui on a monté une vidéo de présentation de ce projet. On n’avait à l’époque aucune formation et on a fait ça très vite : on a tourné les plans un mardi, on a monté la vidéo dans la nuit suivante et on l’a publiée le lendemain ! Tout ça pour tenter de faire réfléchir l’organisation de la course pour que le marathon ait bien lieu.
Penses-tu que cette vidéo a réellement penché en la faveur du maintien de la course ?
Quand j’ai publié la vidéo, j’ai fait l’objet avec mes amis de plusieurs articles, comme dans le Dauphiné libéré. L’influence est possible et crédible. J’espère qu’au moins un des membres de la commission de décision a lu cet article, histoire de faire pencher la balance qui était sans doute à 50/50. Mais je ne sais rien de concret là-dessus.
Auras-tu un signe particulier pendant le marathon, le 13 novembre prochain ?
J’aurai un maillot collant uniforme aux couleurs françaises bleu-blanc-rouge, en souvenir des victimes et du fait que c’est la France qui a été touchée le 14 juillet dernier. Aussi, j’aimerais porter une banderole à la fin de la course, avec un message d’hommage que je veux concis. Beaucoup de choses ont été dites après l’attentat, je ne voudrais pas trop en rajouter.