Le Parlement européen a levé ce jeudi l’immunité parlementaire de la député européenne Marine Le Pen. Cette sanction fait suite à la diffusion de photos du groupe terroriste « Daech » en décembre 2015 sur le compte Twitter de la candidate aux élections présidentielles.
Une levée à effet immédiat
En octobre 2016, Jean-Marie Le Pen perdait son immunité parlementaire à cause d’un dérapage sur Patrick Bruel datant de 2014. Aujourd’hui, c’est au tour de sa fille de voir son immunité parlementaire levée. Celle-ci est à effet immédiat. Elle ne concerne toutefois que l’enquête en cours concernant la diffusion de trois photos de l’organisation terroriste Daech sur son compte Twitter. Cette décision n’intervient donc pas dans l’information judiciaire sur les soupçons d’emplois fictifs d’assistants parlementaires.
« Je pense que le résultat est clair« , a déclaré Dimitrios Papadimoulis (GUE, extrême gauche), qui présidait les débats à Bruxelles, après que l’assistance ait voté à main levée.
Rappel des faits
En décembre 2015, la candidate avait posté des photos choquantes de massacres de Daech sur son compte Twitter en réponse au journaliste Jean-Jacques Bourdin. Elle l’avait accusé de dresser un parallèle entre Daesh et le Front National. Une première photo montrait un homme vêtu d’une combinaison orange sous les chenilles d’un char. La seconde, un corps d’homme décapité avec la tête posée sur le dos. La dernière, un homme également en combinaison orange enflammé dans une cage. Ces trois photos étaient accompagnées du texte « Daesh, c’est ça ! »
Refus d’une convocation du juge d’instruction
C’est le parquet de Nanterre qui a demandé cette levée d’immunité pour « diffusion d’images violentes » par la candidate du Front National. Marine Le Pen avait été convoquée par un juge d’instruction en avril 2016 concernant cette affaire. Elle avait néanmoins refusé de s’y rendre, invoquant son immunité parlementaire.
Ce n’est pas la première fois que le Parlement européen lève l’immunité parlementaire de Marine Le Pen.