Il vaut mieux parfois tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Fleur Pellerin, Ministre de la Culture, l’a bien compris.
Invitée du Supplément de Canal + ce dimanche, la Ministre explique tout d’abord que son poste lui a permis de rencontrer « des personnalités étonnantes, fascinantes ». Elle rajoute ensuite, très naturellement, avoir « déjeuné, pas plus tard qu’aujourd’hui, avec Patrick Modiano, notre prix Nobel ». Et la, c’est le drame. Alors que la présentatrice Maïtena Biraben lui demande naïvement quel écrit a-t-elle préféré dans la production du lauréat français, Fleur Pellerin avoue « sans problème » son incapacité à citer le titre d’un seul de ses romans. Pourtant, il faut bien reconnaître que la question semblait bien trop attendue pour être posée. Autant dire que si Fleur pensait y échapper, elle s’est bien plantée…
«J’avoue sans aucun problème que je n’ai pas du tout le temps de lire depuis deux ans. Et je lisais pourtant beaucoup. Je lis beaucoup de notes, beaucoup de textes de loi, les nouvelles, les dépêches AFP mais je lis très peu», concède-t-elle. Cet aveu, un peu gêné, a défrayé la chronique. Claude Askolovitch, notamment, dans le Huffington Post, n’hésite pas à parler de « barbarie » et va même jusqu’à conseiller à la Ministre de démissionner pour avoir enfin le temps de lire notre Prix Nobel. En effet, pour un ministre de la culture, ne pas lire fait tache. L’écrivain Tahar Ben Jelloun a même relevé sur France Inter avoir « de la peine pour elle car une ministre de la Culture doit se plonger dans la littérature, ne serait-ce que par devoir politique ».
D’autres, à l’instar de Bernard Pivot, considèrent qu’il ne faut pas pour autant la condamner car « Ce n’est pas parce qu’on n’a pas lu Modiano qu’on est inintelligent et pas apte à diriger le ministère de la Culture ».