L’avocat et écrivain, Samuel Pisar, célèbre survivant de la Shoah, s’est éteint ce mardi 28 juillet à l’âge de 86 ans. Déporté lorsqu’il avait 13 ans, il était le plus jeune survivant des camps d’extermination nazis. Le président François Hollande lui a rendu hommage.
Il est l’un des seuls rescapés de la Shoah
Il était un grand homme pour Roger Cukierman, président Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), qui a déclaré avoir perdu un « ami », ajoutant qu’« il était l’un des rares survivants très connus avec Elie Wiesel et Simone Veil ». Né en 1929 à Bialystok en Pologne, Samuel Pisar a été déporté à l’âge de ses 13 ans à Majdanek, puis à Auschwitz et à Dachau, d’où il a été libéré à 16 ans. Il est ressorti vivant de ces camps grâce à « l’idée géniale » de sa mère d’enfiler un pantalon pour paraître homme. De cette manière, il n’a pas été classé parmi les enfants qui étaient exécutés directement, mais avec les adultes.
Un parcours assez exceptionnel
Son parcours a de quoi impressionner : avocat international renommé et écrivain, il avait aussi été le conseiller pour le commerce international du président américain, John Fitzgerald Kennedy, dans les années 60. Pendant toutes ces années, il n’oubliera jamais ceux qui sont décédés dans les camps et qui n’ont pas eu la chance d’avoir le même destin que lui. Il n’a jamais eu de cesse de parler au nom de ces générations disparues : « Aujourd’hui, survivant des survivants, je ressens une obligation de transmettre les quelques vérités que j’ai apprises lors de mon passage dans les bas-fonds de la condition humaine, puis sur quelques-uns de ses sommets. Personne ne peut vivre ce que j’ai vécu sans ressentir le besoin d’alerter les nouvelles générations sur les dangers qui peuvent détruire leur univers, comme ils ont jadis détruit le mien. »
Une figure de référence en France aussi
Il est également un personnage respecté en France où il a reçu le titre de grand officier de la Légion d’honneur. L’ancien chef de l’Etat, Jacques Chirac, avait notamment cité sa contribution à la mémoire du génocide juif lors de son discours du Vel’ d’Hiv en 1995. Aujourd’hui, l’actuel président français, François Hollande, lui rend aussi un hommage digne d’un grand homme. Il a salué « un homme au destin exceptionnel qui traversa les tragédies du siècle dernier avec un courage et une soif unique de vivre et de faire avancer le monde. »