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Mouvement étudiant contre la précarité : blocus de l’Université Bordeaux-Montaigne

Lundi 18 novembre, l’université a été bloquée par une centaine d’étudiants. Tous manifestent contre les conditions de vie précaires que connaissent certains d’entre eux.

Un combat né d’une tragédie

Il y a 10 jours, vendredi 8 novembre 2019, un étudiant lyonnais du nom d’Anas K. publiait sur Facebook un message accusant Emmanuel Macron, ses prédécesseurs et l’Union Européenne de l’avoir tué. Il dénonçait sa situation précaire qui était notamment dû à l’arrêt de la bourse dont il bénéficiait auparavant. Elle lui permettait de subvenir à ses besoins mais elle a été arrêtée du fait de ses multiples redoublements. Quelques heures plus tard, il s’immolait par le feu devant un restaurant CROUS de Lyon.

Cet acte désespéré a suscité une vague d’émotion dans le pays et dans de nombreuses universités françaises. Des voix se sont alors élevées dans plusieurs facultés comme à Lyon, Lille et aujourd’hui Bordeaux.

À lire aussi : Les étudiants de Lyon en colère

En effet, la précarité étudiante est un réel problème trop souvent passée sous silence. Selon une étude de l’Observatoire national de la vie étudiante menée en 2016, 22,7% des étudiants interrogés déclaraient avoir été confrontés à d’importantes difficultés financières durant l’année. Aussi, 46% d’entre eux ont eu une activité rémunérée en même temps que leur étude. Ces chiffres mettent en lumière la difficulté pour plusieurs d’entre eux de pouvoir se nourrir, se loger ou même encore d’étudier convenablement.

Les étudiants bordelais rejoignent le mouvement

Ce lundi 18 novembre, un peu plus d’une centaine d’étudiants se sont mobilisés dès 5h30 pour bloquer l’université Bordeaux-Montaigne. Cette action avait été décidée préalablement lors d’une assemblée générale (AG) vendredi dernier.

La présidente de l’université a alors réagi en avertissant tous les autres élèves que les cours n’auraient pas lieu à cause du blocus.

Durant la journée, les militants ont organisé de nouveau deux assemblées générales. Celles-ci ont conduit au maintien du blocus le mardi 19 novembre et à l’élargissement de leur action à travers les réseaux sociaux notamment.

De plus, les RU (restaurants universitaires) ont été bloqués et les étudiants ont pu se restaurer gratuitement au « Sirtaki ». Mais les questions de précarité à propos du logement et de la vie quotidienne en général étaient au coeur des discussions.

Il y eut par exemple Sarah, âgée de 22 ans et étudiant la philosophie, qui expliqua l’insécurité financière qu’elle avait pu connaitre et qui l’avait conduite à faire un burn-out. Autrement dit, elle était tombée dans un état de fatigue intense et de grande détresse causés par le stress. Après son bac et ne sachant quoi faire, elle s’orienta vers des études de droit. Elle redoubla sa première année et décida finalement de se réorienter. Elle s’est alors heurtée au non renouvellement de sa bourse. Une difficulté de plus pour la jeune femme qui souffre de problèmes de santé.

Mais le quotidien de Sarah, d’autres étudiants le vivent aussi chaque jour. Ils sont des milliers à craindre de pas avoir assez d’argent pour pouvoir se nourrir ou pour payer leur loyer. Les manifestants bordelais ont énoncé plusieurs revendications pour répondre à ces problèmes. Gratuité des repas universitaires, augmentation des bourses, logements plus décents, les idées ne manquaient pas pour améliorer la vie des étudiants.

Le blocus toujours en cours

Ce mardi 19 novembre, le mouvement de lutte continue et l’université est toujours bloquée. Une AG aura lieu à 12h30 pour décider du futur de l’action. La présidente de l’université a de nouveau annoncé l’annulation des cours.

Les manifestants quant à eux se mobilisent sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook et Telegram, et lancent un appel à tous ceux qui souhaiteraient les rejoindre.

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Maëva, 20 ans Journaliste VL Média Bordeaux
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