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Narendra Modi face aux musulmans : vers la fin d’une démocratie ?

Face à la brutalité du premier ministre ultra-nationaliste hindou Narendra Modi, envers les musulmans du pays, les Indiens manifestent contre un pouvoir qui tend progressivement vers l’autoritarisme.

Suite à la réforme de loi sur la nationalité appelée « Citizenship Amendement Bill », adoptée par le Parlement le 11 décembre 2019, les manifestations se multiplient pour dénoncer la politique du BJP, le parti nationaliste hindou de Narendra Modi. Cette loi facilite l’accession à la nationalité pour les réfugiés étrangers, hormis les musulmans. Ce peuple représente pourtant 14,6% de la population, soit 177 millions de personnes.

Depuis le début de son deuxième mandat, en mai 2019, Narendra Modi intensifie les actions anti-musulmanes. Il commence en août dernier en révoquant le statut d’autonomie de la région du Cachemire, à majorité musulmane, au nord-ouest du pays, à la frontière du Pakistan. Cette région, sous tension depuis plus de soixante-dix ans, voit alors sa circulation restreinte, son Internet coupé, ses responsables politiques locaux assignés à résidence, dans le but de rattacher un peu plus ce territoire à l’Inde, selon l’idéologie nationaliste hindouiste du parti au pouvoir. Dans la foulée, le premier ministre retire la nationalité à 1,9 million de musulmans dans la région de l’Assam, au nord-est du pays. L’objectif de Modi et du BJP est donc de faire passer les musulmans pour un ennemi intérieur. Dans cette perspective, les nationalistes ont, en autre, rebaptisé les rues portant le nom de musulmans.

Face à ces mesures, les Indiens, notamment les étudiants, sortent dans les rues pour protester et faire valoir les droits de l’homme. Des affrontements éclatent rapidement entre les manifestants et les forces de l’ordre, qui n’hésitent pas les réprimer violemment, jusqu’à causer la mort de milliers de personnes. 

Une répression violente envers les opposants au régime

Narendra Modi prône « l’hindouité », c’est-à-dire qu’il souhaite imposer l’hindouisme comme définition identitaire de l’Inde, ce qui lui vaut de nombreuses critiques. Les intellectuels, universitaires, écrivains et journalistes pointent du doigt cette idéologie et sont le symbole de la liberté de pensée et d’expression, intolérable pour le gouvernement. Pour limiter leur parole, le milieu universitaire a subi de nombreuses réformes restrictives : l’augmentation des frais de scolarité et de logement, un code vestimentaire et un couvre-feu après 22h30.

L’Inde, pays qui se dit être la plus grande démocratie du monde, a vu en 2018, six journalistes être assassinés et figure à la 140e place, sur 180, dans le classement mondial de la liberté de la presse.

Narendra Modi, sur la voie de l’autoritarisme

Le gouvernement nationaliste refuse toutes critiques et réprime ses opposants, selon la volonté de Narendra Modi, qui concentre la majorité du pouvoir politique. Ce national-populiste, anti-musulmans et xénophobe exerce le pouvoir d’une manière bien personnelle. 

Depuis le début de son mandat il n’a donné aucune conférence de presse, il préfère s’adresser aux Indiens directement à travers les réseaux sociaux. Une stratégie politique puisque la moitié de la population a moins de vingt-quatre ans, c’est également une manière pour lui de contourner les médias traditionnels. Il utilise notamment son compte Twitter, qui comptabilise 32,2 millions d’abonnés, ce qui fait de lui l’un des comptes les plus suivis, après Donald Trump. Son parti se sert aussi de WhatsApp pour diffuser des informations biaisées ou des rumeurs.

Finalement, aux vus des répressions, limitations de la liberté d’expression et d’un pouvoir centralisé autour de la personne de Modi, la démocratie est remise en cause. Il semble diriger d’une main de fer le pays, avec le soutien du parti nationaliste, jusqu’à même trafiquer les chiffres du PIB en les augmentant, pour faire croire à une croissance économique à la population, qui ne possède aucun pouvoir démocratique.

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