De son vivant, rarement un homme politique n’aura reçu d’aussi vives et nombreuses approbations. Et pour cause, Mandela n’a pas seulement été le premier président noir de l’Afrique du Sud : c’est aussi et surtout une figure pionnière de la lutte contre l’Apartheid. C’est à ce titre que l’artiste italien Marco Cianfanelli a voulu lui rendre hommage.
50 barreaux pour Madiba.
Cette sculpture imaginée par Marco Cianfanelli vient rappeler le douloureux mais nécessaire souvenir de l’incarcération de Mandela. Ces cinquante bougies d’acier ont été réalisées de telle manière que l’on aperçoit, avec un peu de recul, le visage lumineux de ce grand pacifiste du 20ème siècle.
L’œuvre a été construite en Afrique du Sud à Howick, à l’endroit même où avait été arrêté le prisonnier politique en 1962. L’année d’après, à l’issue du procès de Rivonia, Nelson Mandela était condamné à des travaux forcés à perpétuité pour avoir participé aux actions de l’ANC (Congrès National Africain), parti anti-Apartheid.
C’est alors que débutait pour lui, à la prison de Robben Island, le calvaire de 27 ans d’emprisonnement.
C’est dans ce cadre pénitentiaire, alors qu’il exécutait ses travaux forcés dans une carrière de chaux que Mandela avait contracté une pneumonie. Cette même pneumonie qui fut responsable ces derniers temps d’hospitalisations, dont la dernière remonte à fin mars.
A défaut de lui assainir les poumons, espérons que l’hommage rendu à Nelson Mandela lui donne du baume au cœur.
Un long chemin vers la postérité
Dans sa grande sagesse, Mandela percevait ses années d’enfermement comme « un long chemin vers la liberté ».
Coincé dans sa minuscule cellule, pouvait-il alors se douter qu’il deviendrait l’incarnation universelle de la lutte contre l’oppression et les inégalités ?
Pas moins d’une vingtaine de musiciens ont rendu hommage à Mandela et à son combat au gré de leurs mélodies. On se souviendra notamment du très émouvant Mandela Day entonné par les Simple Minds en 1988.
C’est aussi sur le grand écran que des artistes purent témoigner de leur immense respect à l’égard de Madiba. C’est le cas de Morgan Freeman dans Invictus de Clint Eastwood, qui incarne avec beaucoup de justesse un président en quête de cohésion nationale.
Il ne manquait donc plus qu’un support matériel pour immortaliser l’ancien président sud-africain. Désormais, le lieu de « pèlerinage » pour célébrer l’homme et ses batailles est tout trouvé. Avec ses tiges d’acier de 6 à 10 mètres, Cianfanelli a érigé, pour les siècles à venir, le visage d’un homme pacifiste mais combatif.
Le symbole est fort et l’image magnifique : comme Mandela, apprenons à voir l’espoir à travers les barreaux.