Equipe surprise de la saison, l’OGC Nice, quatrième de Ligue 1, à trois journées de la fin, est en passe de réussir son pari de se qualifier pour une coupe d’Europe, une première depuis 1998 et un huitième de finale de Coupe des Coupes. Un vent frais sur notre championnat qui en avait bien besoin. Alors équipe surprise, ou formation prête à s’imposer dans la durée ?
L’histoire est digne d’un conte de fée. 13e l’an passé, en proie à une situation sportive très compliquée en interne, et avec un maintien assuré sur la fin, Nice est tout autre cette saison. La faute à qui, à quoi ? Le 24 mai 2012, Claude Puel a été nommé à la tête de l’équipe, suppléant Eric Roy. Dès lors, un grand ménage s’impose au sein du club azuréen et les titulaires à forte clause sont vendus. Mounier s’envole à Montpellier, François Clerc rejoint Saint-Etienne et les quelques indésirables Mouloungui et consorts sont vendus. Puel ne déroge pas à ses principes qu’il avait à Lille, ou Lyon, et applique sa politique jeune. La cellule de recrutement souhaite réaliser le cocktail parfait entre jeunesse et expérience. Un mercato à un peu moins de cinq millions d’euros plus tard, Eric Bauthéac est arrivé de Dijon, libre, Kolodzicjiczak est sorti de son marasme lyonnais et rejoint son vieux mentor, Claude Puel qu’il avait connu à Lyon. Le pari de la jeunesse se porte également sur les jeunes pousses tels que Valentin Eysseric (Monaco), et Genevois (Tours), ainsi que sur l’expérience d’un illustre inconnu qui fera trembler les défenses du championnat quelques mois plus tard, Dario Cvitanich, recruté pour la modique somme de 400 000 € à l’Ajax Amsterdam.
Un an après, le changement est radical. A trois journées de la fin du championnat et après une victoire éclatante sur la pelouse du Stade de la route de Lorient de Rennes (3-0) dimanche, Nice est quatrième de Ligue 1, avec un point d’avance sur Saint-Etienne, et trois petits de retard sur Lyon, troisième. Un classement inespéré il y a encore un an. Après un début de saison compliqué, le Gym a réussit à lancer la machine qui n’attendait qu’un petit déclic pour démarrer. Pour beaucoup, c’est la victoire en Coupe de la Ligue face à Lyon (3-1), symbole d’abnégation et de volonté de la part des jeunes pousses niçoises. Depuis, Nice a enchainé, et les voilà au pied du podium en plein sprint final, et au vue d’un choc bouillant face à Lyon dans deux semaines, une troisième place synonyme de tour préliminaire pour la Ligue des Champions, rien n’est impossible.
Symbole de cette réussite : Dario Cvitanich. Arrivé de l’Ajax cet été pour quelques broutilles, l’Argentin s’est très vite adapté à la Ligue 1 réputé comme l’un des plus durs physiquement d’Europe, selon les mots de Sir Zlatan. 17 buts en 26 matches de championnat (20 toutes compétitions confondues) pour sa première saison, et une troisième place au classement des buteurs à deux unités de Aubameyang, Dario a devasté toutes les appréhensions pour se placer comme l’un des meilleurs attaquants du championnat.
L’atout jeunesse, une nouvelle fois, et la priorité portée à la formation maison a vu naitre quelques talents qui commencent à se faire un nom à l’image de Neal Maupay (15 matches, 3 buts à seulement 16 ans), de Stéphane Bahoken (20 ans), ou encore de Alexy Bosetti (20 ans). Un pari sur l’avenir, qui est considérablement un atout à ce cru 2012-2013 ajouté à l’expérience d’un Digard, ou d’un Renato Civelli.
Seul hic, les confrontations face aux cinq premiers du championnat montrent des difficultés de Nice face aux « gros ». Si on se penche sur les rencontres face au PSG, Lille, Marseille, Lyon et Saint-Etienne, les Niçois n’ont gagné que deux rencontres sur les neuf, vu qu’il leur reste un match à jouer face aux Lyonnais. Nice a chuté à quatre reprises (3-0 à Paris, 3-0 à Lyon, 4-0 à Saint-Etienne, et 0-1 contre Marseille). Mais c’est également signe d’une autre force de l’état d’esprit niçois : le Stade du Ray et son ambiance surchauffé. Grâce à ses supporters, l’OGC Nice a renversé l’ogre parisien cette saison (2-1, en décembre) entre autre. Face à Lyon, dans deux semaines ce sera une nouvelle fois un atout considérable.