Après avoir fait naître un vif espoir sur sa possible candidature à la présidentielle de 2017, Nicolas Hulot vient d’annoncer sur sa page Facebook qu’« après mûre réflexion et nombre de consultations depuis plusieurs mois, [il a] décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle ». C’est une douche froide pour ses partisans et les écologistes qui espéraient beaucoup de sa candidature.
Une grande déception
Plus de 56 000 personnes avaient signé l’appel à Nicolas Hulot sur le site change.org. De nombreux écologistes s’étaient exprimés publiquement en faveur d’une candidature à la présidentielle de leur champion. Ils déclarent aujourd’hui leur déception sur les réseaux sociaux et dans les médias.
Le chef de file des écologistes, David Cormand et la député européenne, Michèle Rivasi font état de leur « tristesse » mais ne veulent pas blâmer l’homme providentiel tant espéré.
Triste de la décision de @N_Hulot mais respectueux de son intégrité et de son engagement désintéressé et constant.
— David Cormand (@DavidCormand) 5 juillet 2016
Nicolas #Hulot aurait été un excellent porte-parole de l’émergence citoyenne et de l’urgence écologiste et démo. Je regrette sa décision.
— Michèle Rivasi (@MicheleRivasi) 5 juillet 2016
Nicolas #Hulot veut bien jouer les divas, mais pas « l’homme providentiel et présidentiel ». On lui demandait juste d’incarner l’#écologie…
— Esther Benbassa (@EstherBenbassa) 5 juillet 2016
Esther Benbasa est beaucoup plus critique en exposant son amertume sur son compte Twitter.
Les primaires d’EELV, une plaie encore ouverte
A chaque élection présidentielle, un suspens s’installe sur la candidature ou non de Nicolas Hulot. Pourtant, l’écologiste s’était déjà déclaré candidat à une présidentielle lors de l’élection de 2012. Il avait décidé de se présenter face à Eva Joly lors de la primaire interne d’Europe-Ecologie-Les-Verts pour obtenir la candidature du parti pour l’élection suprême. Mais cette expérience ne s’est pas du tout déroulée comme prévu. Après de nombreuses divisions des membres du parti et de violentes attaques sur les sponsors anti-écolo de sa fondation, Nicolas Hulot n’a récolté que 41,34% des voix. Cette expérience malheureuse a montré au dirigeant de la Fondation de la nature et de l’homme, la dureté du milieu politique. Cette candidature malheureuse reste une plaie qui ne s’est pas encore refermée.
Nicolas Hulot, un influenceur de l’ombre
Nicolas Hulot a joué un rôle actif lors de la COP 21 en tant qu’Envoyé spécial pour la protection de la planète auprès de François Hollande. Il a participé aux négociations mondiales ayant débouché sur l’accord de Paris. « L’avenir dira si c’est le début d’une extraordinaire ambition ou la fin d’une ultime mystification. (…) Sur un plan diplomatique, c’est un moment historique. Sur un plan climatique, nous ne sommes pas à la hauteur » a-t-il déclaré au Monde en janvier dernier. Nicolas Hulot semble préféré ce rôle de l’ombre plutôt qu’un poste exposé politiquement. Il avait par exemple refusé la proposition de François Hollande de devenir Ministre de l’environnement au sortir de la COP 21.
Un risque de division de la gauche
Une candidature de Nicolas Hulot aurait eu pour ambition de mettre au cœur du débat les enjeux écologistes mais le risque aurait pu être de diviser les voix de gauche et de ne permettre à aucun candidat progressiste d’arriver au second tour. Les sondages donnaient environ 11% des voix à l’ancien présentateur d’Ushaïa Nature qui pourrait avoir peur d’exercer le pouvoir en dehors de son domaine de compétence qui est l’écologie. Or, sa victoire aux présidentielles étaient une option parmi d’autres à envisager. « S’il y a un deuxième tour Hulot / Marine Le Pen, ce serait rêvé mais il gagnerait à 65-70%. » prédisait Daniel Cohn-Bendit sur France Inter. Mais cette hypothèse restera un doux rêve pour beaucoup de ses supporters.
Crédit photo à la une : http://fan2sport.com/