Affaires judiciaires, parution du livre de Patrick Buisson, sondages défavorables… Les mauvaises nouvelles se sont accumulées la semaine dernière pour l’ex-Président. Alors qu’il semblait avoir le vent en poupe depuis la déclaration de sa candidature pour la primaire de la droite et centre, Nicolas Sarkozy marque le pas. Alors, accident de parcours ou tournant décisif dans cette course à la primaire ?
Retour sur les faits marquants de la semaine dernière
Comme le disait si bien Jacques Chirac : « les emmerdes, ça vole toujours en escadrille ». Nicolas Sarkozy a pu le vérifier à ses dépens.
La première embûche et non des moindres, commence par la publication du dernier sondage Sofres concernant l’intention de vote pour la primaire de la droite et du centre. Résultat : l’ex-Président est distancé de 6 points par Alain Juppé au premier tour et de 18 points au second. À deux mois de la primaire, ça fait mal comme dirait Christophe Maé.
Deuxième difficulté rencontrée : une véritable bombe lâchée par nos confrères de Médiapart. Le site révèle que sa campagne présidentielle de 2007 aurait été financée illégalement par la Libye et le colonel Khadafi en personne. Histoire d’enfoncer le clou, le dernier « Envoyé spécial », diffusé le 29 Septembre sur France 2, revient sur l’affaire Bygmalion. Et Nicolas Sarkozy n’est pas épargné. Décidément les comptes de campagne, c’est vraiment pas son truc.
Le troisième fait de la semaine dernière est sûrement celui qui l’a le plus directement touché. Tel un poignard planté dans le dos par son ancien mentor Patrick Buisson. Ce dernier a publié un livre « La cause du peuple », dans lequel Nicolas Sarkozy est ouvertement critiqué. Il révèle notamment comment l’ex-Président a laissé les jeunes de banlieues agresser les étudiants lors des manifestations contre le CPE en 2005, lorsqu’il était Ministre de l’Intérieur. Un ancien CRS aurait par ailleurs d’ores et déjà confirmé cet état de fait.
Pour le « quatre à la suite », Nicolas Sarkozy ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Adepte des petites phrases, elles se sont retournées contre lui pour créer un « bad buzz ». « Nos ancêtres les Gaulois » ou encore ses déclarations douteuses sur le Gabon ont fait parler de lui. Mais la plupart des acteurs politiques ont condamné ces déclarations qui n’élèvent pas le niveau du discours politique…
Oui, nos ancêtres étaient les Gaulois, ils étaient aussi les rois de France, les Lumières, Napoléon, les grands républicains. #Perpignan
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) 24 septembre 2016
Nicolas Sarkozy a-t-il encore une chance ?
De la même manière qu’une équipe de football qui vient d’encaisser 3 buts à la mi-temps, Nicolas Sarkozy est clairement au pied du mur. « Mathématiquement rien n’est joué » ont pour habitude de déclarer les joueurs. « J’espère que la routourne va vite tourner » doit se dire l’ex-Président. Mais il n’est pas du genre à être passif et observer la bataille de loin. Nicolas Sarkozy, c’est un « battler ». Un compétiteur dans l’âme. S’il devait échouer, c’est avec les armes à la main. C’est dans l’adversité que Nicolas Sarkozy est le meilleur. Sa carrière politique est sûrement l’exemple le plus parlant. Il n’a pas d’égal en matière de communication politique. Son discours envers ses concurrents risque de se durcir au fur et mesure que l’échéance approche et ne fera aucun cadeau. C’est peut-être sur cette énergie, qui le caractérise, que l’espoir est permis.
Mais il est mince. Très mince. Cette semaine marque clairement un coup d’arrêt dans sa campagne. Il semble atteindre un plafond de verre qui risque de lui être fatal lors de la primaire. Personnage clivant avant même ses péripéties de la semaine passée, elles n’ont fait qu’accroître cette fracture entre ses partisans et les autres. Ses adversaires politiques ont reçu du pain béni, qu’ils n’auront qu’à sortir le moment venu. (Jean François Copé ne s’est d’ailleurs pas gêné de le faire.) Entre 2007 et 2017, Nicolas Sarkozy est passé de rassembleur à diviseur. De fait, il ne semble pas avoir assez de réserve de voix pour remporter le second tour, à l’image de Marine Le Pen au second tour des Présidentielles. Va-t-il nous faire mentir comme lorsque François Hollande était propulsé candidat pour le PS en 2011 ? Réponse le 27 Novembre.
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