Encore un nouveau scandale pour les casques bleus. Selon un rapport de l’ONU que s’est procuré l’AFP, les militaires ont eu des relations sexuelles avec des femmes haïtiennes ou libériennes en échange d’argent ou de téléphones portables. Ce rapport interne au Nations Unis sera publié la semaine prochaine.
Selon ce rapport, plusieurs biens matériels (chaussures, vêtements, téléphones, ordinateurs portables ou encore parfum) ont été proposés à des femmes haïtiennes : 213 femmes ont affirmé avoir eu des relations sexuelles avec des casques bleus pour avoir accès à ces biens matériels.
Les militaires ont profité de la pauvreté de ces femmes
« La faim, le manque d’abri et la pénurie de produits de première nécessité et de médicaments qui sont fréquemment cités comme facteur déclenchant » pour ces femme haïtiennes rurales : les hommes censés protéger les populations les ont en fait abusé.
Sur 489 femmes interrogées à Monrovia, au Libéria, « plus d’un quart (…) avaient procédé à des transactions sexuelles avec les Casques bleus, généralement pour de l’argent« . Seules des femmes âgées de 18 à 30 ans ont été interrogées : des mineures ont aussi pu être victimes.
Ces femmes sont mal informées : seule sept des femmes haïtiennes interrogées savaient que les casques bleus n’ont pas le droit d’avoir des relations sexuelles sur le terrain, et aucune n’avait été informée de l’existence d’une ligne téléphonique confidentielle permettant de dénoncer anonymement ce type d’abus.
Des militaires comme des civils coupables
L’AFP précise que les accusations d’abus ou d’exploitation sexuelle sont en baisse depuis 2009, excepté sur la période 2012-2013. Un tiers des victimes sont des mineurs. Le militaires sont les premiers coupables, mais 33% des accusations concernent les civils, présents à hauteur de 17% lors des missions.
Le rapport préconise deux mesures : accélérer les procédures qui prennent « beaucoup trop de temps« , en moyenne 16 mois. De plus, il faudrait que les casques bleus coupables soient soumis au droit de leurs pays d’origines. Actuellement, les civils sont seulement licenciés, tandis que les militaires sont renvoyés dans leurs pays avec interdiction de repartir en mission avec l’ONU.
Un scandale en rappelant un autre
Ce scandale rappelle celui qui a éclaboussé l’armée française en début de mois dernier. Des militaires français avaient été accusés de viol sur des enfants en Centrafrique, échangeant fellation contre friandises.
Cette vidéo BFM TV explique ce que ces militaires risquent.
Les militaires pourront plaider l’accord de ces femmes: mais peut-on vraiment parler de consentement lorsque des femmes extrêmement démunies sont appâtées par des militaires avec des biens matériels ?