Dans une interview accordée au Parisien, la nouvelle ministre de la Santé Agnès Buzyn ne s’est pas dite « contre un paquet de cigarettes à 10 € ». Elle ne reviendra également pas sur l’interdiction de vapoter dans certains lieux publics qui entrera en vigueur le 1er octobre 2017.
Les accros de la cigarette risquent de voir leur porte-feuille partir en fumée. Interrogée par Le Parisien ce mercredi, la ministre de la Solidarité et de la Santé Agnès Buzyn ne s’est pas dite contre « une hausse du prix du paquet de cigarettes à 10 euros », comme l’avait promis Emmanuel Macron lorsqu’il était encore candidat à l’élection présidentielle. « C’est une option qui doit être discutée avec l’ensemble des acteurs, mais elle doit s’accompagner de pédagogie » explique la ministre. « Il faut une prise de conscience, surtout chez les jeunes et les femmes. Aujourd’hui, le taux de fumeuses de 20 à 40 ans en France est le plus élevé du monde. » En France, le tabagisme actif est la première cause de décès prématurés, considéré comme responsable de 90% des cancers du poumons et de 78 000 décès par an.
La hausse des prix, seule méthode de dissuasion efficace
Photos répulsives, campagnes de sensibilisation ou paquets neutres, la seule méthode incontestable pour faire baisser la consommation de tabac reste bien l’augmentation des prix. Entre 2002 et 2004, dans le cadre du plan cancer lancé par Jacques Chirac, le prix du paquet de cigarettes a augmenté d’environ 40%, entraînant une baisse de 33% des ventes. En 2011, une hausse de 6% du prix avait provoqué une baisse de 4% de la consommation. La mise en place du paquet neutre, en janvier dernier, n’a quant à elle entraîné qu’une baisse de 1,4% sur le premier semestre. « La hausse du prix du paquet est donc une façon de faire baisser le nombre de fumeurs » reprend Agnès Buzyn, toujours au Parisien, « j’entends l’inquiétude des français sur leur pouvoir d’achat, mais il s’agit d’un impératif de santé publique. Le tabagisme est une vraie maladie. »
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Interdiction de vapoter dans certains lieux publics
Mesure phare de la loi Santé de Marisol Touraine, l’interdiction de vapoter dans certains lieux publics ne sera pas remise en question par la nouvelle ministre. « Actuellement, on a peu de preuves scientifiques pour considérer qu’il s’agit d’un outil efficace. Le vapotage permet de réduire sa consommation mais pas l’arrêt complet du tabac. Or, c’est ce qui compte pour prévenir les cancers et les maladies cardiovasculaires ». Cette mesure doit être effective à partir du 1er octobre 2017, et devrait principalement concernée les transports en commun, les établissements scolaires et les open space.