A mesure que le nombre de séries augmente, la présence de nouveaux visages féminins augmente aussi.
Ophélia Kolb ouvre le bal de cette nouvelle série consacrée aux nouvelles héroïnes de la télévision française.
On a longtemps dit qu’on avait vraiment besoin de renouveler nos fictions. A présent que c’est vrai ou en passe de l’être, nous avons aussi besoin de nouveaux visages pour en finir avec ce « non roulement » des visages à la télévision française. Et dans ce renouvellement nécessaire, nous avons besoin d’héroïnes, de femmes aux personnages forts portant les séries.
Découverte dans la saison 1 de Dix pour cent, Ophélia Kolb est l’un de ces nouveaux visages.
La presse étrangère ne s’y est d’ailleurs pas trompée en la récompensant à Séries Mania du prix d’interprétation féminine dans une série française pour son rôle dans On va s’aimer un peu, beaucoup… Nous avons rencontré la comédienne avec qui nous sommes revenus sur son parcours et vous comprendrez sans peine pourquoi elle est notre coup de cœur.
Quand on regarde votre parcours, vous avez joué dans des univers très différents. Votre premier gros rôle était dans une série pour France 3, La commanderie.
C’était il y a presque 10 ans maintenant. J’ai recroisé la costumière de la série et on en a reparlé justement. On a adoré tourner cette série, c’était un tournage incroyable, avec des décors superbes et des costumes magnifiques. On abordait pleins de sujets dans cette série qui avait un petit côté Le nom de la rose : on parlait de la peste, de la condition féminine,,… A chaque épisode, nous avions quelque chose à défendre, c’était vraiment super.
Au fil de votre carrière, vous avez enchaîné théâtre, télé, cinéma. Mais votre domaine de cœur, celui d’où vous venez, c’est lequel ?
Je viens du théâtre, j’ai grandit dans le théâtre, j’en fais depuis toujours. D’ailleurs, mes parents baignent dedans : mon père est metteur en scène et ma mère marionnettiste en Turquie d’où je viens. Quand j’ai compris que je voulais être comédienne, pour moi c’était le théâtre. Mais le destin en a un peu décidé autrement et je me suis retrouvé à faire beaucoup de télé ce qui ne me dérange pas du tout, mais j’aime vraiment le théâtre. Au début, je ne pensais pas du tout à l’image. J’ai fait un premier court métrage en 2003, ma première expérience face caméra et j’ai adoré. Mais sans me dire qu’il fallait que je fasse ça. Aujourd’hui, quand je fais beaucoup de télé, le théâtre me manque et inversement. J’ai besoin de travailler dans ces deux domaines.
Est-ce que dès le début de votre carrière, vous vous êtes permis de choisir vos rôles, de construire ainsi votre carrière ou pas du tout ?
Au début, on ne va pas se mentir, il faut travailler, il faut pouvoir vivre donc on ne choisit pas tellement. Mais je n’ai pas l’impression d’avoir jamais refusé un rôle parce que je suis plutôt partante pour tous les projets. Peut-être ais-je eu la chance qu’on me propose des choses qui me plaisent à chaque fois. Mais j’adore travailler, si je ne joue pas pendant un mois, je déprime complètement. Donc même si ce sont des projets un peu moins biens, je me débrouille toujours pour prendre du plaisir à y participer comme comédienne et rencontrer des gens, de nouveaux univers.
Est-ce qu’il y a eu un rôle central dans votre carrière, un rôle pivot qui a changé beaucoup de choses ?
Incontestablement, Dix pour cent fut un gros changement pour moi car la série m’a donné une reconnaissance que je n’avais pas avant. Bien que le rôle ne soit pas central, il a dû capter l’attention car ça a changé bien des choses pour moi. D’ailleurs en même temps que Dix pour cent, je tournais aussi La petite Histoire de France et le contraste était génial, j’ai adoré passer de l’une à l’autre.
Si je remonte plus en amont dans ma carrière, la même année où je tournais La Commanderie, j’ai fais aussi L’autre Dumas et Gainsbourg (Vie héroïque), et c’était incroyable de rencontrer toutes ces personnes en même temps dans des univers si différents. Je ne sais pas si ces rôles furent déterminant mais ces gens là (Joann Sfar et Saffy Nebbou ndlr) sont devenus des amis donc nécessairement ça compte. Et au théâtre, j’ai beaucoup travaillé avec Frédéric Bélier-Garcia, ce fut dans ce cas là une rencontre déterminante. Enfin, sans doute La médiation, une pièce dans laquelle j’ai joué et pour laquelle j’ai été nommé aux Molières.
A la rentrée, il y aura On va s’aimer un peu beaucoup avec notamment Catherine Marchal, de nouveau un rôle dans une fiction populaire. C’est dans cette direction que vous souhaitez aller ?
Je n’y pense pas en fait. Je prend ce qui vient en fonction de mes envies. Je n’ai pas de plan de carrière. Il faudrait sans doute mais je ne me positionne pas comme ça. J’ai des rêves, des envies bien sûr comme tout le monde mais je ne me projette pas en me disant « il faut faire ça« , j’avance c’est tout.
Qu’est ce que vous avez eu comme retours après Séries Mania sur votre façon de jouer, sur ce qui avait plu dans votre travail ?
L’engagement. Le jury est venu me voir après la cérémonie et on m’a beaucoup parlé de l’engagement que j’avais dans le rôle, de l’énergie que je mettais dans cette avocate. On me dit aussi souvent que j’ai un jeu naturel, que ça a l’air simple pour moi (alors que je peux vous garantir que ça ne l’est pas !!).
Cela ne vous fait pas peur d’être dans plusieurs séries et peut-être avoir moins de temps pour faire autre chose ?
Oui c’est un risque. Mais j’ai envie de travailler, j’ai envie de jouer donc c’est un risque que je veux bien prendre. Si on se dit ça sans arrêt, on ne fait plus rien. Donc je choisis de faire c’est beaucoup mieux.
Et si je n’ai pas le temps de faire autre chose, ce n’est pas grave, je le ferai plus tard.