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Les nouvelles héroïnes (2) : Qui est Brune Renault, le nouveau visage de la série d’anticipation d’Arte Transferts ?

A mesure que le nombre de séries augmente, la présence de nouveaux visages féminins augmente aussi. Nous poursuivons notre série avec Brune Renault que vous découvrirez bientôt dans Transferts.

On a longtemps dit qu’on avait vraiment besoin de renouveler nos fictions. A présent que c’est vrai ou en passe de l’être, nous avons aussi besoin de nouveaux visages pour en finir avec ce « non renouvellement » des visages à la télévision française. Et dans ce renouvellement nécessaire, nous avons besoin d’héroïnes, de femmes au personnage fort portant les séries.
A moins que vous n’ayez vu Transferts à Séries Mania, le visage de Brune Renault ne vous est sans doute pas familier. Et c’est justement le pari que l’on fait, celui de croire en elle, en son potentiel.

C’est quoi Transferts ? Dans un futur proche, le transfert de l’esprit d’un corps à un autre est rendu possible par une substance mystérieuse. Florian, père de famille dans le coma, se réveille un jour dans le corps de Sylvain, un capitaine de police membre d’une brigade spécialisée dans les transferts illégaux.

Vous êtes chanceuse, les choses sont allées vite : deux ans après être sortie de vos cours de comédie, vous êtes dans Transferts

Brune Renault : Vous dites que ça a été rapide, et objectivement ça l’est, 1 an et demi après l’école, je me retrouve à passer le casting de Transferts. Mais en réalité pour moi, ce fut long car en sortant de ces cours, j’avais une envie énorme d’aller expérimenter ce que j’y ai appris et ça n’allait jamais assez vite. J’ai conscience tout de même que c’est une grande chance de tomber sur un si gros projet. 41 jours de tournage pour moi sur 65 jours pour toute la série, c’est beaucoup pour une jeune comédienne. Le tout cross-bordé c’est à dire que l’on tourne par décor, parfois dans une même journée avec deux réalisateurs différents et en jouant avec des émotions différentes et des évolutions opposées. C’était une expérience vraiment dingue.
On est arrivé à Bruxelles deux semaines avant le début du tournage pour les essais costumes et les essais coiffures, avec notamment cette fameuse coiffure si particulière que j’ai dans la série, en particulier durant les scènes « d’action ». On aime jouer dans les épisodes avec ce contraste entre scène de flics / scène d’émotion où l’on accentue plus ma féminité (sans trop en faire) … on lâche les cheveux (rires). Et je suis vraiment contente qu’on ait pensé à cette coupe car sérieusement, quand je l’ai vu, ça a posé immédiatement une distance avec qui je suis et ça a marqué une vraie identité au personnage.

Ces petites touches permettent aussi à la série de se créer une identité bien qu’elle ne bénéficie pas d’autant de moyens pour faire de l’anticipation que dans d’autres pays.

Ce n’était pas une volonté de leur part de faire « avec moins de moyens » et de s’adapter mais il y avait une vraie envie esthétique de ne pas faire une ambiance trop futuriste. On est dans un futur pas si loin de nous et, par de petits détails, on fabrique ce côté futuriste nécessaire à la série. Du coup, cela lui donne un côté intimiste tout en assumant son côté « divertissement ».

L’anticipation est un genre que vous aimiez avant d’arriver sur Transferts ?

Il n’y a pas de genre en particulier que j’aime. J’adore le thriller et son aspect haletant. En revanche, je n’étais pas spécialement amatrice de l’anticipation. C’est vrai que c’est très éloigné de ce que je faisais en cours. Comme je vous ai dit, j’avais en sortant des cours une envie dévorante de jouer et de tout mettre au service d’un rôle. Et sur Transferts, je me suis éclatée. J’ai pu me confronter à un panel d’émotions différentes et de styles dans ces 6 épisodes qui sont très enrichissants. Il y avait de tout sur Transferts : des scènes d’action, d’amour, des scènes d’émotion…
Ce que j’aime dans cette série, c’est qu’on a pu évoquer pleins de sujets très forts et qu’elle mélange les genres avec beaucoup de fluidité : thriller, polar, des histoires d’amour, de l’action, chaque personnage est très complexe. On a tous des cas de conscience à gérer durant la série.
Transferts est aussi une série qui s’interroge sur l’identité et qui questionne le spectateur sur l’identité. Ce qui est hyper intéressant c’est que par l’anticipation, la série interroge et critique aussi notre société actuelle, des critiques qui sont soit faites de manière frontale, soit sous forme de métaphores : le clivage entre « progressiste » et « traditionaliste », la marchandisation du corps, l’impact du terrorisme sur notre vie, les limites du progrès et de la science, la place de la religion, la peur de l’autre, la question de l’intégration des réfugiés,…

Même si vous n’aviez pas imaginé participer à ce type de séries, pensez-vous que Transferts va changer quelque chose pour vous, pour votre futur ? 

L’avenir nous dira si l’exposition qu’offre une série comme Transferts changera quelque chose à ma carrière. Mais dans mes futurs choix, ça ne changera rien. J’ai un rapport très instinctif aux choses, il y a des choses que je sens et d’autres moins, et je ne me permettrais jamais de refuser un projet sans en avoir pesé tous les contours. Je n’ai pas de plan de carrière pré-établi même si bien entendu, je rêve à ce que j’aimerai faire, à ce que j’aimerai jouer, avec qui je voudrai travailler.
Je trouve bien aussi de se laisser cueillir, de voir ce qui va arriver. Pour répondre à votre question, Transferts m’a fait me rendre compte que je pouvais faire des choses que je n’aurais même pas imaginées, comme l’action. Avec cette série, j’ai la possibilité de montrer une chouette palette de ce que je peux faire et j’espère qu’on le ressentira et qu’on le verra. Transferts m’a envoyé dans une lessiveuse automatique niveau émotions et j’ai dû beaucoup réagir à l’instinct sans nécessairement m’arrêter sur tout ce que je faisais pour l’analyser. Je pense qu’à un moment, il faut tracer, se mettre dans l’énergie du projet et se donner tous les moyens pour servir au mieux la série et ses partenaires.
J’espère maintenant que la série est faite que des gens la verront et que ça leur donnera envie de travailler avec moi.

A lire aussi : Les nouvelles héroïnes (1) : Qui est Ophélia Kolb, récompensée à Séries Mania pour On va s’aimer un peu beaucoup… ?

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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