Novak Djokovic va défendre son titre au BNP Parisbas Masters, qui se déroule à l’AccorHotel Arena du 31 octobre au 6 novembre. L’enjeu de ce tournoi de tennis est double pour le Serbe. En effet, sa place de n°1 mondial est menacée par Andy Murray. Le Britannique est actuellement dans la forme de sa vie. Il a remporté Wimbledon ainsi que la médaille d’or aux Jeux olympiques à Rio de Janeiro. Et sa tournée d’octobre en Asie a été un triomphe. A l’inverse, Djokovic a connu une mauvaise passe, après avoir conquis Roland Garros en juin, le seul tournoi du Grand qui manquait à son palmarès. Djoko a en effet été éliminé au 3ème tour de Wimbledon et au 1er tour des Jeux Olympiques. C’est donc dans ce contexte délicat que Novak Djokovic a répondu aux questions des organisateurs du BNP Parisbas Masters.
On a dit que l’équipe faisait une partie importante de votre jeu et ici on ne voit pas Marian, Boris, pourquoi est-ce qu’il n’y a personne avec vous ici ?
L’équipe est très nombreuse. Ceux que vous voyez font aussi partie de l’équipe. Ce sont eux qui sont venus avec moi pour ce tournoi. C’était vraiment une partie de notre accord pour l’ensemble de l’équipe ; c’était prévu.
Quand est-ce que vous n’avez pas eu Marian ou Boris pour la dernière fois dans un tournoi ?
A Miami cette année. C’est récent.
Question plus générale : comment vous sentez-vous quelques semaines après Shanghai où vous avez perdu en demi-finale ?
R. Je me sens très bien. J’ai rajeuni, j’ai l’impression. Je suis régénéré et je suis très heureux d’être ici de retour dans cette ville où j’ai de merveilleux souvenirs, surtout cette année. Cela me procure beaucoup d’émotions. Je le sens dans l’estomac quand je pense à tout ce qui s’est passé l’année dernière ici. J’espère que je pourrai finir la saison comme je l’ai fait ces deux dernières années. J’ai eu de très bons résultats dans les tournois indoor. J’ai toujours beaucoup aimé jouer ici à Paris et à Londres, on en arrive à la ligne d’arrivée. Je me sens à l’aise sur ce type de surface, dans ces tournois indoor et donc je vais essayer de donner le meilleur de moi-même.
Novak, cela fait de nombreuses années que vous venez en France pour jouer à Roland-Garros et ici à Bercy, quel est le tournoi que vous préférez, celui où vous êtes le plus à l’aise ?
Vous me mettez sur la sellette. (Rires) Les deux tournois étant en fait sous l’égide de la Fédération Française de Tennis, ils ne vont pas m’en vouloir si je dis Roland-Garros, c’est un Grand Chelem et en tant que tel il a toute une histoire qui lui appartient mais j’ai toujours aimé jouer ici à Bercy aussi. Ces deux dernières années, j’ai pu voir tout ce que la ville a essayé de faire pour améliorer ce stade, pour le rénover. Ils ont vraiment amélioré toutes les installations pour le tournoi. Il y a une salle de gym, des courts d’entraînement supplémentaires, ça c’est un très bon signe. Quand on voit que les tournois essaient d’améliorer leurs installations pour être sûrs que les joueurs se trouvent bien, et sont satisfaits des conditions pour qu’ils puissent produire leur meilleur tennis au bout du compte.
« Il (Murray)mérite d’être en position de terminer l’année en tant que n°1 mondial »
Vous avez battu Murray d’une manière assez sèche dans la finale l’année dernière, est-ce qu’il vous inquiète maintenant et avez-vous peur de perdre votre place de n° 1 ?
R. Il faut le féliciter pour tout ce qu’il a réussi à faire pendant les trois à quatre derniers mois. Sa deuxième partie de l’année est assez remarquable, elle est incroyable. Il a gagné beaucoup de matchs et quelques tournois aussi d’affilée maintenant. Il joue sans doute son meilleur tennis, le meilleur tennis de sa vie. Il est très fort en ce moment. Il mérite d’être en position de terminer l’année en tant que n°1 mondial, que cela arrive ou non, cela ne dépend pas que de lui, cela dépend aussi de moi. On verra bien ce qui va se passer. Ce n’est pas vraiment entre nos mains, on ne peut pas prédire l’avenir. On ne sait pas ce qui va se passer dans les deux prochaines semaines mais je crois que je peux parler en son nom aussi en disant que chacun va prendre les choses un jour à la fois et on va essayer chaque fois d’aller le plus loin possible.
Vous avez dit que vous retrouviez le plaisir de jouer sur le court, comment vous sentez-vous après vos dernières victoires ?
R. Je me sens bien maintenant, parce que ces derniers mois ont été très difficiles avec la blessure à Rio. La finale de l’US Open était supère, ce tournoi a été bon pour moi parce que j’ai réussi à jouer et à arriver en finale ; c’était positif. D’un autre côté, mentalement il a fallu que je redéfinisse mes objectifs. Il y avait un certain nombre de choses qui se produisaient sur le court et en dehors du court et il fallait vraiment que je me retrouve et que je m’assure de pouvoir être suffisamment performant, en tout cas au niveau que j’espérais pour moi-même. Je me sens bien parce que les choses sont plus claires, elles vont dans la bonne direction et je suis très concentré sur Paris, sur ce tournoi.
Pour vous, est-ce que cela donne peut-être plus de passion si vous devez vous battre pour garder votre place de n° 1 ?
R. Oui, cela me donne envie d’aller sur le court et de me battre sur chaque point parce qu’il y a quelque chose à gagner au bout. Là, je me bats pour le classement mais le classement est toujours là et ensuite il y a le trophée. J’ai toujours envie de le tenir dans mes mains à la fin du tournoi, comme les autres joueurs d’ailleurs. Je me suis déjà trouvé dans ce type de situation par rapport au classement et je sais comment faire et je vais essayer de faire les choses le plus simplement possible.
Votre premier adversaire sera Almagro ou Muller, Almagro n’est pas un cadeau ?
On ne peut pas demander un tableau facile parce que c’est un des plus grands tournois. Ce sont deux joueurs très différents l’un de l’autre. Je vais surtout essayer de m’occuper de mon propre jeu. Pour l’instant, je ne suis pas sûr d’être vraiment au niveau que je souhaite et je ne peux pas dire que je suis capable de battre n’importe qui et donc il va falloir vraiment que je me concentre sur ce que je dois faire. Muller vient presque de battre Nishikori hier, Almagro est un grand joueur. Gilles Muller a un gros service, il joue service volée alors qu’Almagro a un très bon coup droit. Ces joueurs ne sont pas faciles. Au bout du compte, c’est la qualité de mon jeu sur le court qui va compter, en tout cas pour moi. J’ai joué contre ces joueurs avant et la question est de savoir si je peux être au niveau que je souhaite avoir.
« Gagner Roland Garros m’a pris beaucoup d’énergie »
Q. Vous avez parlé de devoir redéfinir vos objectifs parce que certaines choses se passaient en dehors du court et sur le court. Est-ce qu’il y a une frustration particulière que vous ressentiez ?
Q. Je crois que ce n’est pas le moment maintenant de revenir en arrière et de reparler de certaines choses que j’ai vécues. Ce sont des choses que tout le monde vit et que vous soyez un sportif ou pas, il est important toujours de prendre son temps, de redéfinir ce que vous voulez et quelle sera la prochaine étape que vous souhaitez atteindre en tant que professionnel. On a des familles, il y a des choses différentes. J’ai gagné Roland-Garros cette année et cela m’a amené beaucoup de joie d’un côté mais d’un autre côté cela m’a pris beaucoup d’énergie. Je me suis senti un petit peu épuisé après et j’étais un peu moins motivé. Il a donc fallu que je redécouvre ce sentiment d’être sur le court et de me pousser au maximum. Il a fallu un peu de temps pour cela, un peu plus. Maintenant, j’ai un meilleur état d’esprit qu’il y a quelques mois, c’est tout.
(Question en français)
Comment cela va dans la tête ? Est-ce que cela va mieux ? Le plaisir de jouer est-il revenu, la motivation aussi ?
Oui, bien sûr. Evidemment quand je suis ici, quand j’arrive à Paris, je me sens très motivé, très inspiré de jouer bien, d’être ici parce que la dernière fois que j’étais à Paris, j’ai gagné Roland-Garros, j’ai eu une émotion très particulière avec ma famille, avec toute l’équipe parce que j’attendais ce moment et ce succès depuis de nombreuses années. Comme je viens de le dire en anglais, j’ai pris un peu de temps pour penser à toutes ces choses, prendre du temps pour chercher une nouvelle motivation et ambition. C’est en place. Je me sens bien. Je suis content de revenir ici à Paris. J’espère pouvoir avoir une bonne semaine.