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Obama à Berlin: clin d’œil à l’histoire

Barack Obama était mercredi en visite à Berlin. Le président américain a rencontré Angela Merkel, avant de prononcer un discours devant la porte de Brandebourg. 50 ans après le «Ich bin ein Berliner » de Kennedy, les temps ont changé, et les enjeux aussi, mais certains rapprochements historiques sont possibles.

« Angela Merkel et moi ne ressemblons pas exactement aux anciens dirigeants allemand et américain ». Dès le début de son discours, Barack Obama adresse un message à double portée : un clin d’œil historique évidemment, tant le symbole est fort lorsqu’un président des Etats-Unis se rend dans la capitale allemande, mais également une manière d’affirmer que les choses ont évolué, et que de nouveaux enjeux sont présents.

« Nous devons faire plus » sur le réchauffement climatique

Parmi eux, on peut notamment citer la crise économique et le réchauffement climatique, sujets qui n’étaient bien sûr pas à l’ordre du jour lorsque John Fitzgerald Kennedy s’est adressé aux Berlinois le 26 juin 1963. Barack Obama a ainsi fait référence à la crise de la zone euro en incitant les Allemands à regarder au-delà de leur confort matériel afin de faire preuve de plus de solidarité envers les pays du sud de l’Europe. Concernant les questions environnementales, il a déclaré : « Les efforts visant à ralentir le changement climatique exigent une action audacieuse, et de cette question, l’Allemagne et l’Europe décident. Aux Etats-Unis, nous avons récemment doublé notre énergie renouvelable en tirant parti du vent et du soleil. Nous avons divisé par deux la consommation de nos voitures. Nos dangereuses émissions de carbone décroissent mais nous devons faire plus, et nous allons faire plus.»

Bien sûr, le contexte du discours d’Obama n’est plus le même que celui de son illustre prédécesseur. La Guerre Froide est finie, Berlin et toute l’Allemagne sont réunifiées, et des évolutions sociopolitiques notables sont à souligner. Plus de Konrad Adenauer et de John Kennedy. Ce sont en effet la première femme à diriger l’Allemagne et le premier Noir à présider les Etats-Unis qui sont au pouvoir dans les deux pays respectifs. Aux préoccupations politiques et idéologiques ont succédé des préoccupations écologiques et surtout économiques.

« Tant qu’il y aura des armes nucléaires, nous ne sommes certains de rien »

Cependant, une certaine continuité se dessine dans plusieurs sujets évoqués par Obama. Même si les questions internationales actuelles concernent davantage la Syrie, l’Afghanistan ou plus généralement le terrorisme, Barack Obama a également rappelé qu’il fallait tourner définitivement la page de la Guerre Froide en réduisant le nombre d’armes nucléaires. « Nous ne vivons peut-être plus dans la peur d’une totale destruction mais tant qu’il y aura des armes nucléaires, nous ne sommes certains de rien », a-t-il souligné. Il a notamment proposé de réduire d’un tiers le nombre d’ogives nucléaires des Etats-Unis et de la Russie, annonçant : «J’ai l’intention de chercher à obtenir des réductions négociées avec la Russie pour dépasser les positions nucléaires de la guerre froide ». Les négociations avec Moscou semblent toutefois difficiles. Lundi et mardi lors du G8 en Irlande du Nord, les relations entre Obama et Vladimir Poutine étaient glaciales. De plus, le ministre russe des affaires étrangères  Dmitri Rogozine, a réagi au discours du président américain à Berlin, déclarant ne pas « considérer sérieusement » les propositions de désarmement. A travers l’évocation des questions nucléaires et les relations toujours compliquées avec la Russie sur ce sujet, on peut donc voir, dans une certaine mesure, des enjeux persistants liés à la période de la Guerre Froide.

La notion de liberté très présente

L’autre rapprochement historique que l’on peut faire avec Kennedy concerne le ton employé par Barack Obama. Ce dernier évoque à plusieurs reprises la notion de « liberté ». Or, JFK avait énormément prononcé ce mot, déclarant notamment : « Tous les hommes libres, où qu’ils vivent, sont citoyens de Berlin. C’est pourquoi en tant qu’homme libre je suis fier de dire Ich bin ein Berliner (Je suis Berlinois).»  Selon Obama, les propos de Kennedy trouvent leur écho à travers les âges. «Si nous levons les yeux, comme le président Kennedy nous appela à le faire, alors nous reconnaîtrons que notre travail n’est pas encore accompli.», a-t-il assuré. Entre Kennedy et Obama, de nombreux autres présidents des Etats-Unis ont prononcé des discours à Berlin : Richard Nixon, Ronald Reagan, qui en 1987 y a demandé au dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev d’abattre le Mur, George Bush père, Bill Clinton, et George Bush fils. En cinquante ans, la capitale allemande a donc accueilli sept chefs d’Etat américains, preuve aussi que le problème du nucléaire n’est pas réglé, et est même plus complexe aujourd’hui, plusieurs puissances émergentes ayant obtenu l’arme atomique, d’autres développant un programme nucléaire ou étant soupçonnés d’en développer un.

http://www.youtube.com/watch?v=8l-8A2YrB_A

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