C’est devenu une tradition : Vladimir Cosma vient jouer ses plus grands thèmes de films sur la scène du Grand Rex. Nous étions présent pour l’édition 2023 de ce moment qui demeure précieux.
Vladimir Cosma est sans nulle doute l’un des plus grands compositeurs de musiques de film qui existe. En presque 60 ans de carrière, il a signé les BO des films les plus cultes du cinéma de Rabbi Jacob à La Boum en passant Le Grand Blond ou Le château de ma mère. La tradition fait que le compositeur a pris l’habitude de monter régulièrement sur scène pour diriger un grand orchestre qui rejoue certaines de ses partitions les plus intenses.
Pour la deuxième fois, nous avons eu l’immense privilège d’être dans la salle pour le 3ème et dernier concert 2023, et cette édition était particulièrement réussie.
Une nouvelle fois, 180 musiciens et chanteurs devant 3000 spectateurs étaient réunis pour une grande fête de la musique et du cinéma. Accompagné d’un grand orchestre symphonique, l’homme aux 500 musiques de film a enchaîné durant presque 3h quelqu’un de ses titres phares. Ouvrant sur le fabuleux thème de L’as des as, Vladimir Cosma rend un vibrant hommage à Jean-Paul Belmondo. Puis, pelle mêle, nous avons pu entendre les BO cultes de La chèvre, Les aventures de Rabbi Jacob, le château de ma mère, Le jouet ou La course à l’échalotte.
Mais Vladimir Cosma s’est aussi entouré de grands talents, musiciens ou artistes, pour donner une allure supplémentaire aux titres iconiques du maestro.
Ainsi, Cezar Cazanoi propose une bouleversante partition à la flûte paon du thème de La chèvre ; Greg Zlap et son harmonica, fidèle de Cosma, bouge comme personne sur scène au son de instrument, délivrant une véritable intensité sans jamais être étouffé par le grand orchestre ; Tom Novembre reprend le tube immortalisé par Guy Marchand « Destiné » et propose une version qui lui va terriblement bien ; la chanteuse roumaine soprano Irina Baianț se glisse dans la sublime chanson de L’amour en héritage et donne le frisson à chaque fois qu’elle pousse sa voix accompagnée du grand orchestre ; tendant aussi la main à la nouvelle génération comme il l’a toujours fait (la première chanson de Claire Keim est de lui ndlr), Cosma partage la scène avec la jeune Emma Cerchi dont la reprise de Your eyes est une véritable réussite. Et évidemment, le fidèle parmi les fidèles, Richard Sanderson reprend « Reality » de La Boum avec toujours la même fougue.
Mais le spectacle ne manque pas, en plus du reste, de nous proposer de vrais de bravoure et d’intensité. Ainsi le thème de L’aile ou la cuisse est sublimé par son passage en live avec des solos incroyables comme celui à la trompette d’Emil Bizga ; celui de La 7ème cible nous saisit de puissance avec l’incroyable partition au violon de David Castrobalbi.
Mais comme à chaque concert, c’est bien le grand final sur la musique du Grand blond qui donne la chair de poule avec la synchronisation de tous les instruments, notamment la puissance des cuivres.
Ce qui restera comme à chaque fois, c’est l’émotion réelle et sincère du public face à des musiques sublimées et qui l’ont accompagné au fil des années, cette symbiose entre un compositeur populaire et un public toujours très fidèle. On ne peut qu’être touché de voir Vladimir Cosma donner toute son âme et son énergie à ses concerts dont on ne peut que deviner le plaisir ressenti. L’art populaire à son paroxysme, ça fait tellement de bien !