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On a vu pour vous… la nouvelle version de MacGyver

Parmi tous les projets de cette nouvelle saison, l’un d’entre eux était particulièrement craint/scruté par les fans de séries: MacGyver. Carton sur CBS pour son lancement, que vaut le pilote?

Ce n’est pas la première fois qu’une chaîne tente de refaire MacGyver qui a cartonné dans les années 80 sur ABC. Début des années 2000, la WB tente un pilote Young MacGyver mais qui passera pas l’étape du pilote. Après avoir laissé planer l’idée d’un film, c’est sur CBS sous forme de série que MacGyver fait son retour. Le héros y affronte une ancienne connaissance passée du mauvais côté et qui veut lâcher un virus mortel. Pour la stopper, il pourra compter sur son ami Jack Dalton et une hacker Riley. [youtube id= »_NjqkzTBdwY »]

Le jeu des 7 erreurs

En bon pilote d’un remake, celui de MacGyver ne fait pas dans la finesse et aligne les clins d’œil à la série d’origine: MacGyver lui-même qui se présente directement sous le nom « Angus MacGyver », Jack Dalton, Nikki Carpenter, Peter Thornton devenu Patricia Thornton (et sous couverture, elle utilise le nom de Mrs Elcar en hommage à Dana Elcar qui joua Peter dans la série originale), les quatre notes de début du générique de la série et le générique en lui-même (jusqu’au titre de la série apparaissant dans une explosion), le couteau suisse, MacGyver parlant en voix-off (et la célèbre phrase « mon grand-père me disait toujours« ), les inventions de MacGyver pour se tirer d’affaire, l’appartement de MacGyver, et au bout du bout, l’organisation pour laquelle notre héros travaille est rebaptisée bien lourdement Fondation Phoenix… On a même droit à des grosses allusions sans qu’on sache à quoi elles servent sur des photos de l’ancienne série, la preuve.

Un pilote lourdingue mais efficace

La difficulté quand on a été biberonné à une série, voire qu’elle fut la première série dont on a été fan, c’est de rester objectif en découvrant le pilote, ce qu’on s’efforcera de faire. A l’heure du tout high tech, comment justifier un héros usant du système D? Le mélange de la modernité et des inventions s’opère plutôt bien, la série 2016 faisant le choix de moins prendre le temps de s’arrêter sur la fabrication des « inventions ». En gros, comme un tuto, on nous présente les différents éléments nécessaires (nommés à l’écran), MacGyver commence à bricoler et hop le résultat arrive. Déjà dans la série originale, le résultat paraissait improbable, là le décalage est encore plus renforcé par ce procédé. Mais bon, ça peut passer.
Mais à la vision du pilote, il n’est pas étonnant que ça ait marché sur CBS, outre la curiosité passée. C’est rythmé comme un épisode de Hawaii Five-0 diffusée dans la même case, le héros est attachant, Lucas Till faisant honnêtement bien le job et la série d’origine est réellement bien « modernisée ».

MacGyver et Patricia Thornton

MacGyver et Patricia Thornton

En revanche, ça pêche sérieusement niveau effets spéciaux, ce n’est pas possible en 2016 de voir des incrustations aussi mal faites. Idem pour Jack Dalton que George Eads joue de manière très grossière.
« Grossier » serait en fait ce qui pourrait caractériser le mieux ce pilote. On ne peut pas dire qu’il soit raté, on passe un moment agréable. Mais il n’y aucune finesse dans la façon dont les éléments sont introduits (la première « apparition » du couteau suisse est un sommet), et dont les clins d’œil sont présentés (donc le nom d’une organisation ultra secrète est décidé dans un appart autour d’une bière?). Enfin, si le personnage de MacGyver est plutôt respecté, le côté boy-scout de Richard Dean Anderson (et sa désinvolture parfois en incarnant le personnage) ne ressort pas trop ici. Même chose sur le fait que globalement, MacGyver est plutôt un héros agissant seul, se faisant des amis au gré de ses rencontres. Sur ce dernier point, l’esprit du héros étant plutôt respecté, c’est moins gênant. On change d’époque, on change aussi nécessairement la manière de « fabriquer » et caractériser ses héros.

Un pilote efficace mais pas totalement réussi qui devrait cependant séduire un nouveau public, plus jeune. Ce qui est finalement le but d’un remake en 2016.  

Crédits: ABC/ CBS

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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