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On a vu pour vous … le pilote de The Orville, Star Trek version comédie

On s’attendait à une grosse parodie de Star Trek ; le pilote de The Orville semble pourtant annoncer autre chose. Sans vraiment convaincre.

C’est quoi, The Orville ? Nous sommes en 2418, dans un monde où les extraterrestres et les humains vivent en harmonie, et où les voyages interplanétaires sont aussi normaux qu’un vol Paris-New York aujourd’hui. Ed Mercer (Seth McFarlane) est un ancien pilote de vaisseau, dépressif depuis qu’il a découvert sa femme (Adrianne Palicki) en pleins ébats avec un extra-terrestre. Un an plus tard, tandis que sa vie privée et sa carrière sont au point mort, il se voit offrir une opportunité inattendue : prendre le commandement d’un vaisseau, The Orville. Il entreprend alors de réunir une équipe pour partir en mission, sans se douter qu’on lui va lui imposer la présence de son ex.

Lorsque les premières images de The Orville sont arrivées sur les écrans, le parallèle avec Star Trek était évident : des uniformes à la conception du vaisseau en passant par les personnages, tout ou presque rappelait la série mythique. La bande-annonce et le nom de Seth McFarlane (Family Guy, Ted) en tant que showrunner et acteur principal ne laissaient pas davantage de doute quant au registre humoristique, voire parodique. On savait à quoi s’attendre. Du moins le croyait-on. Car en regardant le pilote, on se dit que ce n’est pas tout à fait ça. The Orville n’est pas un hommage décalé ni une satire de la célèbre franchise ; ce n’est pas non plus un space opera traditionnel. Et c’est un peu le problème : dans le pilote, The Orville navigue entre plusieurs registres et elle est bien difficile à définir.

MacFarlane et Palicki : scène de ménage dans l’espace

 

Ce premier épisode sert avant tout de mise en place. Nous faisons la connaissance du capitaine Ed Mercer qui, dépressif après avoir découvert que sa femme le trompait, a laissé sa carrière professionnelle péricliter. Un an plus tard, il décroche le commandement d’un nouveau vaisseau, rassemble un équipage (dont les membres sont présentés dans une séquence assez maladroite…) avant de découvrir qu’on lui impose comme second… son ex-femme, le commandant Kelly Grayson. Rapidement, les deux ex vont devoir mettre leurs désaccords de côté pour résoudre une situation de crise, au cours d’une mission qui les conduit sur une planète connue pour ses avancées scientifiques.

Quiconque connaît un minimum la saga Star Trek et les films en particulier comprendra d’où MacFarlane tire son inspiration. La structure narrative, l’ambiance visuelle, le bon vieux truc des anciens camarades réunis pour une nouvelle aventure et même la présentation du vaisseau y renvoient directement. Les personnages humains et extra-terrestres, la mission elle-même ne dépareraient pas davantage dans un épisode de la série. L’un dans l’autre, The Orville parvient un peu à recréer cette atmosphère, malgré une piètre qualité visuelle. Les effets spéciaux sont extrêmement pauvres (les scènes spatiales sont particulièrement cheap) et tellement grossiers qu’on frôle le ridicule involontaire.

Le vaisseau The Orville, nouvelle version de l’Enterprise

 

Autre défaut majeur, l’interprétation de certains acteurs laisse dubitatif. A ce stade, il est délicat d’en juger mais on émettra néanmoins quelques réserves en ce qui concerne Scott Grimes (qui a tendance à surjouer) et McFarlane lui-même, qui semble un peu trop falot pour le rôle qu’il s’est attribué. Signalons, au passage, la présence au casting d’autres acteurs  bien connus des fans de séries : outre Adrianne Palicki (vue dans Friday night lights), on retrouve Victor Gaber (Alias, DC’s Legends of Tomorrow) et Penny Johnson-Gerald (24, Castle).

Ces problèmes évidents sont toutefois un peu atténués par l’humour omniprésent – plus ou moins efficace, chacun en jugera. Toujours d’après la bande-annonce, on pouvait s’attendre à un ton grotesque, une pure parodie outrancière et absurde. Or, la série s’avance plutôt sur le terrain de la comédie légère, où les réparties et les situations improbables surgissent de manière presque naturelles, comme si l’équipage se comportait normalement, mais dans un environnement de science-fiction. C’est sans doute la meilleure (et pour l’instant la seule) trouvaille de The Orville et ce qui lui donne un brin d’originalité  : on n’est pas dans la grosse parodie, mais finalement dans une série de science-fiction casual, à l’ambiance décontractée. L’idée peut être  intéressante car elle promet de laisser de la place aux personnages et à leurs relations.

On s’attendait à une parodie de Star Trek et des space opera en général. Il y a de ça, mais pas seulement. The Orville saisit un peu de cet esprit et de cette ambiance, qu’elle essaie de détourner avec humour, mais elle s’écarte aussi de ce registre limité pour proposer autre chose. Plein d’idées et de potentiel, le pilote est pourtant loin de convaincre. Un peu parodie, un peu space opera, un peu comédie de bureau, un peu série d’aventures… The Orville est trop hétéroclite et il lui manque une orientation claire. En général, les critiques n’ont pas été tendres avec ce premier épisode ; le public, en revanche, semble avoir été plus indulgent. On attend donc la suite pour voir si The Orville se crashe ou si elle a droit à une… longue vie et prospérité.

The Orville (Fox)

13 épisodes annoncés  – 45′ environ

A lire aussi : Et si Star Trek devenait réalité ?

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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