Chaque année, la rentrée télé américaine se place sous le signe de l’horreur avec l’anthologie de Ryan Murphy. American Horror Story saison 6 vient de démarrer, ça vaut quoi?
Qu’on le dise, alors que la rentrée télé américaine 2016 sera très centrée sur les remakes, American Horror Story saison 6 choisit de totalement se réinventer en misant non pas sur une thématique nouvelle (ça ne change pas c’est comme ça depuis le début) mais sur une forme nouvelle. [youtube id= »BwtVKrhjybE »].
La narration habituelle de la série change ici pour adopter celle des vrais-faux docu fictions sensationnalistes que l’on peut voir à la télévision américaine et même en France.
A coup de témoignages face caméra d’un couple qui parlent dans une émission baptisée My Roanoke Nightmare et leurs doubles campés par Sarah Paulson et Cuba Gooding Jr dans une reconstitution sensationnaliste, on suit donc « le cauchemar » supposé vrai (avec la mention « inspirée de faits réels« ) d’un couple qui vient s’installer à Roanoke, une petite île bien connue dans l’Histoire américaine.
Au XVIIème siècle, une colonie entière y disparut entièrement laissant seulement une inscription sur un arbre « Croatoan ». Une légende très connue et souvent utilisée dans la fiction: La tempête du siècle de Stephen King, Supernatural, Sleepy Hollow…et American Horror Story saison 1 qui la mentionne également. On en arrive donc à une théorie qui circule depuis un moment: sous couvert d’être une anthologie (une histoire différente à chaque saison), toutes les saisons de la série seraient en fait liées et c’est cette saison 6 qui nous dirait comment. Une perspective passionnante.
Et ça commence très fort puisque ne boudons pas notre plaisir, ce premier épisode est le plus réussi depuis la saison 1.
Le problème de American Horror Story a toujours été de chercher à frapper un grand coup en début de saison, quitte à friser le ridicule parfois, optant pour une mise en image de l’horreur assez frontale. En gros, la série a toujours préféré « montrer » que « suggérer ». Dans ce premier épisode, la série prend le temps d’installer l’intrigue, l’ambiance et l’on a même du mal à savoir si ce qu’on voit est la vérité ou le fruit d’une jeune femme (Sarah Paulson) à la dérive. Le témoignage face caméra de son « double » spoile indirectement la fin puisqu’on peut se douter que le couple au moins s’en sortira.
L’ambiance de ce début rappelle un peu celui d’un film comme Massacre à la tronçonneuse et ça marche tout de suite. Objectivement, ça faisait longtemps que la série ne nous avait pas autant effrayé quand par le passé, elle cherchait avant tout à nous choquer. La narration choisit (comme les symboles d’ailleurs aperçus dans la maison et la forêt) nous rappelle Le projet Blair Witch qui, sans rien nous montrer, pouvait nous terrifier.
Une entrée en matière totalement réussie et une promesse pour cette saison que l’on espère voir tenue par les auteurs. American Horror Story saison 6 se réinvente et ça fait du bien.
Crédit: FX