Ce nouveau thriller, en salle, le 24 août, oppose l’homme à la bête d’une manière plus ou moins réussie. Critique.
Pour commencer cet article, on peut se demander Beast c’est quoi au fond ? Et bien c’est l’histoire d’un médecin américain, Nate Daniels (Idriss Elba) qui emmène ses deux filles en Afrique du Sud pour se reconnecter avec elles après le décès de leur mère, alors qu’il était absent. Alors que la famille réalise un safari, elle est attaquée par un lion féroce qui cherche à se venger des humains qu’il tient responsable de la mort de sa meute. Pris à parti par le lion, le docteur Nate Daniels fait tout son possible pour sauver sa famille du courroux de l’animal.
Dans l’univers cinématographique, le concept qui consiste à opposer l’homme à l’animal ne viens pas de sortir. Pour sa version la plus réussie, on retrouve bien évidemment les Dents de la Mer (1975) ou la saga Jurassic Park (1993) de Steven Spielberg, le maitre en la matière. Dans le cas contraire on retrouve des centaines de navets cinématographique (particulièrement lorsqu’il y a un requin) comme Instinct de Survie (2016) ou En eaux profondes (2003). La difficulté principale pour ce type de film est de coupler un scénario de qualité avec le thème de « l’animal dangereux ». C’est malheureusement ce que peine à faire Beast cette fois.
Tout d’abord commençons par les aspects positifs du film, notamment le bon travail dans la réalisation du film de Baltasar Kormáku, avec des techniques cinématographiques empruntées à l’univers horrifique. Elles consistent par exemple à rester très proche des acteurs pour faire en sorte d’immerger les spectateurs dans le film, les garder en haleine et conserver cette tension tout au long du film. Beast alterne entre des scènes filmées dans le noir de la jungle en pleine nuit, et d’autres tournées sous un soleil de plomb. La tension est bien alimentée par la musique, ainsi, la peur et les effets surprises sont garantis. Autre point positif, les effets spéciaux très réalistes pour la réalisation des fauves avec notamment cette scène de partage entre Martin et la meute de lions ou tout simplement les attaques répétées du lion sur les personnages. Le jeu des acteurs est, lui, convaincant mais il ne parvient pas à pallier les manques du scénario.
Pour les points négatifs, et ils sont plutôt nombreux, le scénario s’appuie en effet sur les mauvaises décisions des personnages, lorsqu’ils font face au danger, pour évoluer. Cela rend presque irritant le fait de regarder certaines parties du film. Sans parler de l’aspect irrationnel lié au comportement du lion, absolument nécessaire, sans quoi il n’y aurait sans doute pas de film du tout. Autant dire qu’avec un peu de calme et de réfléchi, ce dernier aurait tourné court (même s’il l’était déjà avec une durée de 1h28 seulement). Quoi que, vu le nombre d’éléments irrationnels rajoutés pour rendre terrifiant un animal un peu trop ancré dans la réalité (comme le fait qu’il ne soit jamais touché par les balles même quand 6 personnes lui tirent dessus), on s’attendait à tout.
Autre chose, le rapport qu’entretien le docteur Nate Daniels avec sa femme est à peine expliqué alors qu’elle est la raison même de la présence de la famille en Afrique du Sud et les brèves scènes dans lesquelles elle apparait n’apportent pas d’éléments complémentaires au film, autant dire que sa présence n’était pas utile.
Enfin, le pire élément du film reste sa fin incompréhensible. Tout élément de peur qui faisait que l’animal était justement devenu plus qu’un simple lion, c’est à dire cette machine à tuer qui se cache dans l’ombre en attendant de fendre sur sa proie, lui est finalement retiré au cours de ce dernier affrontement. L’ambiance du film change ainsi du tout au tout passant du thriller à une sorte de fantaisie héroïque qui oppose le héros à la bête. Une fin ratée.
Pour résumer : Beast vous garantit de passer un bon moment d’anxiété en salle mais ce n’est définitivement pas le film de l’année. Note finale 6,5/10.