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On a vu pour vous … Dumbsday, parodie post-apocalyptique

Dans la comédie norvégienne Dumbsday, le sort de l’humanité dépend d’une bande d’idiots lorsque survient une pandémie mondiale. 

C’est quoi, Dumbsday ? Une pandémie menace (à nouveau) le monde : un virus cérébral, qui rend les gens stupides au point qu’ils finissent par se tuer eux-mêmes à force de faire n’importe quoi. Alors que le gouvernement et les autorités sont morts / infectés / en fuite, restent six survivants qui, par hasard, se retrouvent en possession du seul vaccin existant, qu’ils doivent acheminer jusqu’à un complexe médical sécurisé où les scientifiques les plus brillants du pays ont trouvé refuge. Le sort de l’humanité dépend donc de ces six compagnons de voyage – qui, de base, ne sont pas des flèches… Qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?!

Récompensée lors du festival Cannes Séries et diffusée sur SérieClub, la série norvégienne Dumbsday prend comme inspiration l’épidémie de Covid, qui a affecté le monde entier de manière dramatique. Mais le scénariste Christopher Pahle  aborde le sujet par le prisme de la comédie. Pas la comédie subtile qui vous fait esquisser un sourire mais la comédie burlesque qui parodie le genre post-apocalyptique et provoque une franche rigolade. 

Dans Dumbsday, le monde est frappé par un virus cérébral qui rend les infectés complètement stupides, et ils finissent par se tuer tous seuls en provoquant des accidents débiles ou en se comportant comme des crétins. La maladie se propage et le chaos s’installe ; en Norvège, même les dirigeants politiques sont touchés tandis que les plus riches ont pris la fuite vers des pays encore épargnés. La bonne nouvelle, c’est qu’un scientifique a trouvé un vaccin ; la mauvaise, c’est qu’il est infecté. Heureusement, avant de mourir, il a confié l’unique échantillon à son frère ; malheureusement, le frère en question est un abruti. Chargé d’apporter le remède aux scientifiques réfugiés dans un centre médical à l’autre bout du pays, il va rencontrer en chemin cinq autres survivants pas plus futés que lui, qui vont l’accompagner dans sa mission. Entre les infectés à éviter, les obstacles à franchir, le vaccin à protéger et le centre médical à localiser, l’humanité n’est pas sortie de l’auberge. 

Six personnages en quête de cerveaux

Dumbsday, c’est une pure comédie entre l’absurde, les gags visuels, les réparties stupides et donc hilarantes, les décisions idiotes prises par ses personnages. Inutile de donner des exemples – raconté, l’humour tombe souvent à plat alors qu’il fait merveille à l’écran – mais pour peu qu’on adhère à ce type d’humour outrancier, on rit franchement dès la première scène. L’ensemble est rythmé, sans temps mort, avec en outre un vrai suspense et d’excellents cliffhangers ; souvent aussi bêtes que efficaces. 

Les débiles sauvent le monde. Du moins, ils essayent

Toute la dynamique repose sur les personnages. A commencer par Frode (Jakob Schøyen Andersen), ex-enfant star grâce à une chanson incitant les touts petits à aller sur le pot, qui continue à faire de la musique (que personne n’écoute). Viennent ensuite Perry (Henrik Mestad) et son QI de 139 (jamais homologué car il a dû aller aux toilettes pendant le test Mensa) qui s’est préparé  à l’apocalypse toute sa vie dans son bunker ; Trine (Charlotte Frogner), cynique mais pragmatique ; la naïve Lone (Kristine Grændsen) qui compte profiter du voyage pour se faire des copains (et sortir avec Frode) ; Jokke (Cengiz Al) dont l’ambition ultime est de créer le premier bar à smoothies post-apocalypse ; enfin la gothique Thea ( Elli Müller Osborne), convaincue qu’il est grand temps que l’humanité disparaisse et qui attend avec curiosité de voir lequel de ses compagnons mourra en premier. 

Bref, ils sont tous plus farfelus les uns que les autres et ce ne sont pas les pingouins qui glissent le plus loin sur la banquise. Oui mais – et c’est la force de la série – ils sont sympathiques et attachants. Ils sont bêtes, mais après tout, ce sont eux qui se décident à braver le danger pour sauver ce qui peut l’être de l’humanité et ils le font ensemble, dans la solidarité, l’entraide et une forme d’amitié. Au point de toujours venir au secours de celui ou celle qui est en danger, et ne jamais abandonner un compagnon en chemin. 

Rire des imbéciles… et rire de nous

La pandémie de covid nous a rappelé la fragilité de l’existence humaine, la préciosité des petites choses que l’on croyait acquises, le besoin de liens et de solidarité. Mais nous avons aussi découvert l’incompétence de nos dirigeants… et notre propre stupidité. Que celui qui n’a pas dévalisé le supermarché du coin nous jette le premier rouleau de papier toilette. 

Dumbsday
Frode, le mec en possession du seul vaccin existant

L’espèce humaine est capable de merveilles et aussi des pires horreurs. Nous avons quand même réussi à créer ou provoquer de quoi nous auto-détruire en un clin d’œil, qu’il s’agisse de l’arme atomique, du dérèglement climatique, de la pollution ou des maladies mortelles. Sans avoir les capacités élémentaires ou la volonté d’y faire face : après tout, nous continuons à surconsommer et à surproduire, et il faut apparemment nous expliquer comment nous laver les mains pour éviter les virus. C’est presque un miracle que l’espèce humaine ait survécu jusqu’ici. 

C’est de cela que se moque Dumbsday : on rit de nous-mêmes, de notre propre stupidité et de nos réactions face à la pandémie. Peut-être que les héros de la série sont plus bêtes que nous, mais ça ne veut pas dire qu’ils sont pires. Ils sont solidaires, ils sont courageux et ils sont résilients. Contrairement à l’élite norvégienne, ils ont suvécu jusqu’ici. Au temps pour la sélection naturelle : dans ta face, Darwin. 

Parodie de fiction post-apocalyptique et comédie burlesque, Dumbsday met le sort de l’humanité entre les mains de six crétins. Des idiots dont on se moque… sauf qu’ils ne sont peut-être pas plus bêtes que nous. Ouch, ça pique – mais avec un ton décalé, un humour farfelu allié à une vraie tendresse pour les personnages qui font qu’on rit malgré tout.  Et finalement, Dumbsday est une série d’une réelle intelligence… dans sa stupidité.

Dumbsday
10 X 30′
Le 14 Novembre sur SérieClub. 

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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